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Évêque
(Le 30/12/06)
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Le mot évêque est la transcription française du mot latin episcopus, lui-même adapté du grec ἐπίσκοπος / episkopos qui veut dire « surveillant », c'est-à-dire modérateur, tuteur, responsable d'une organisation.
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Avant le christianisme, le terme était utilisé pour désigner toutes sortes d'administrateurs (ce mot est la meilleure traduction) dans les domaines civil, financier, militaire, judiciaire. Dans l'Église luthérienne, on garde le souvenir de cette étymologie en nommant les évêques des « inspecteurs ecclésiastiques ». Ce terme désigne, dans la religion chrétienne, les successeurs des douze Apôtres institués (selon le nouveau Testament) par Jésus-Christ.
Les premiers episkopoi étaient élus par les membres de l’ ἐκκλησία / ekklêsia, l’assemblée des fidèles, à la manière dont une association élit aujourd'hui ses dirigeants. Le dimanche qui suivait, le nouvel évêque était consacré comme évêque par l'ensemble des évêques de la province, au moyen de l'imposition des mains, au sein, bien sûr de la synaxe eucharistique.
Ce qu'on appelle la succession apostolique consiste en la consécration d'un nouvel évêque par un, ou plusieurs évêques, eux-mêmes validement consacrés. Le concile de Nicée a précisé qu'il fallait la présence d'au moins trois évêques. Mais en cas de nécessité, la présence d'un seul suffit. Cette règle est appliquée par les catholiques, les orthodoxes et d'une façon générale, par l'Église anglicane quoique l'Église catholique romaine dénie à cette dernière la validité de ladite succession, tout comme aux nestoriens.
Dans l'Église catholique, les évêques sont nommés par le pape, à partir de listes transmises à Rome par le nonce apostolique, établies par les évêques d'une même province ou même région ecclésiastique. Chaque évêque a le droit de faire des propositions.
La consécration est un sacrement (ordination épiscopale) conféré par au moins trois évêques ; c'est même le degré supérieur du sacrement de l'ordre. Il doit être conféré dans la communion avec l'évêque de Rome (le pape), c'est-à-dire avec au moins son approbation. Si ce n'était pas le cas, les consacrants comme le consacré encourraient l'excommunication (voir l'affaire de la Fraternité Saint-Pie X).
L'évêque est le successeur des apôtres, et à ce titre, il est Docteur de la foi, chargé de l'enseigner et de la transmettre avec fidélité.
L'évêque est ministre de Dieu, et vicaire de Jésus-Christ. Il exerce ses fonctions spirituelles au sein d'une circonscription appelée diocèse ; dans l'Église orientale on parle d'éparchie. Il y réside dans la ville où se trouve sa cathédrale ; cette ville et sa demeure épiscopale sont appelées évêché.
L'évêque est avant tout celui qui préside l'assemblée des fidèles et plus précisément l'eucharistie (mais il peut déléguer à cet effet un simple prêtre). Dans son Église locale (ou patriarcale, ou même universelle) il est le principe de l'unité visible des fidèles. Il est chargé de veiller sur son Église locale, d'assurer la liturgie, l'enseignement de la foi catholique et le service aux plus démunis. Il est assisté dans sa tâche par des diacres et des prêtres, ou même des laïcs, dûment mandatés. Ses plus proches collaborateurs étaient autrefois les archidiacres ; on les appelle aujourd'hui vicaires épiscopaux et vicaires généraux. L'évêque est également assisté de conseils presbytéraux parmi lesquels se trouve le chapitre cathédral.
Dans la théologie de l'épiscopat on peut distinguer trois éléments constitutifs, de droit divin, de la fonction épiscopale, et tous les trois également d'origine apostolique :
· la titulature attribuée par l'élection, ou la désignation canonique, qui investit du droit au siège;
· le pouvoir d'ordre, conféré par l'imposition des mains, ou ordination épiscopale, qui alloue les pouvoirs proprement sacramentels;
· la juridiction, assumée au moment de la prise de possession du siège, ou investiture, qui confère l'autorité spirituelle et administrative immédiate sur une portion donnée du peuple de Dieu, l'Église particulière : diocèse, ou éparchie, ou patriarcat, ou même l'ensemble de l'Église universelle (dans le cas précis du pontife romain).
Ces trois éléments, normalement unis et coordonnés l'un à l'autre, peuvent être accidentellement disjoints. La titulature et la juridiction peuvent varier, en cas de démission, ou de mutation de siège, par exemples. Le pouvoir d'ordre est donné pour toujours : sacerdos in aeternum.
La titulature et la juridiction sont distinctes pour chaque évêque; ce sont elles qui constituent la hiérarchie ecclésiastique. Le pouvoir d'ordre, quant à lui, est unique et identique pour tous les évêques. Il fonde ce qu'on appelle la collégialité épiscopale. Tous trois, titulature, pouvoir d'ordre et juridiction, sont une participation au sacerdoce du Christ, unique vrai prêtre et pasteur.
Certains évêques sont créés cardinaux de la sainte Église romaine, et deviennent alors électeurs du pape dans le cas d'un conclave (s'ils ont moins de 80 ans). Les évêques portent le titre d'archevêque quand ils sont à la tête d'un archidiocèse : ils arborent alors le pallium. Ils sont appelés archevêques métropolitains si le siège est le chef-lieu d'une province ecclésiastique. D'autres évêques sont patriarches : le pape, évêque de Rome, est patriarche d'Occident (en mars 2006, le pape Benoît XVI a décidé de ne plus faire usage de ce titre, mais en demeure titulaire). Certains évêques catholiques disposaient avant le XIXe siècle de pouvoirs temporels importants, tels les Princes-Évêques dans les pays germaniques, ou le Pape dans les États pontificaux. Les deux seuls endroits où subsiste une telle chose sont l'État de la Cité du Vatican, dont le pape est souverain, et la Principauté d'Andorre, qui a deux coprinces, dont l'un est un évêque espagnol, l'évêque d'Urgel.
Dans le passé, la désignation des évêques a souvent donné lieu à des luttes entre les pouvoirs politiques et l'Église romaine, par exemple la fameuse querelle des Investitures, au XIe siècle.
Un évêque auxiliaire est un évêque chargé d'aider un autre évêque dans un diocèse important. Il n'a pas de juridiction directe sur le diocèse tout en ayant le caractère épiscopal.
Un coadjuteur est un évêque auxiliaire destiné à succéder à l'évêque titulaire appelé à prendre bientôt sa retraite.
Un coadjuteur ou un auxiliaire est évêque, il reçoit un titre in partibus. Le vicaire général assiste également l'évêque titulaire, mais n'a pas été ordonné évêque.
C'est un évêque titulaire d'un ancien évêché, désormais disparu, qui se trouve maintenant in partibus infidelium (« dans les contrées des infidèles » : tels un ancien évêché d'Afrique du Nord comme Hippone, ou des États latins d'Orient, comme Édesse, Tripoli, Amorium, etc.), c'est-à-dire autrefois chrétiennes. Cet évêque n'a en fait pas de diocèse propre à gouverner, mais ce titre lui est donné pour justifier son élévation au rang d'évêque. Ainsi, bien que sans fidèles, il peut être ordonné. Il est alors appelé à des fonctions administratives au sein de la curie romaine ou de la diplomatie vaticane. De tels évêques peuvent être également évêques auxiliaires ou coadjuteurs, mais cela est devenu plus rare. Quant aux évêques retirés, ils portent désormais le titre d'évêque émérite de leur ancien siège.
Quant à Mgr Gaillot, ancien évêque d'Évreux, il a été nommé évêque de Parténia, en Algérie parce que chaque évêque doit être titulaire d'un siège. Le fait d'être évêque (théorique) d'un bout de désert est considéré par certains comme une sanction, d'autant plus qu'il n'a même pas le droit d'y résider. Mgr Gaillot a été transféré à un siège fictif, mais non pas déposé, encore moins excommunié. C'est une sanction, mais adoucie.
Les évêques et archevêques catholiques ayant dépassé la limite d'âge de 75 ans imposée par le droit canonique (can. 401) pour gouverner leur diocèse deviennent évêque émérite ou archevêque émérite de ce diocèse une fois leur démission officiellement acceptée par le Pape.
À titre d'exemple, on peut citer le cardinal Jean-Marie Lustiger devenu à 78 ans archevêque émérite de Paris dès la nomination de Mgr André Vingt-Trois comme nouvel archevêque de Paris.
L'évêque occupe le degré suprême de la hiérarchie ecclésiastique. Il est le successeur des apôtres qui préside à l'eucharistie. Il est l'icône du Christ et le pasteur d'une église particulière dont il porte le nom dans sa titulature. Il est le surveillant et le responsable de la doctrine et de l'enseignement de ses ouailles. Il veille à la communion à l'intérieur de son diocèse et à la communion de son église avec les autres églises orthodoxes.
· primat, s'il préside une église autocéphale ou autonome.
· pape, patriarche, catholicos, les plus hauts titres honorifiques de primat.
· archevêque, s'il est primat, ou s'il préside d'une province.
· métropolite, s'il occupe un siège à la tête d'une province importante (usage russe) ou s'il occupe n'importe quel siège comme titulaire (usage grec).
· cathigoumène, s'il est supérieur d'un monastère.
· auxiliaire, s'il assiste un titulaire.
· chorévèque, s'il est auxiliaire tout en portant comme titre le nom d'une localité du diocèse (usage chypriote).
Les vêtements de l'évêque célébrant à l'autel :
· Le sakkos, l'ample tunique impériale garnie de grelots.
· Sur les icônes cependant, les évêques ne portent pas le sakkos mais la chasuble traditionnelle. Si cette chasuble est ornée de croix foncées sur fond clair, on l'appelle le polystavrio.
· L'omophore, grande écharpe de laine qui est pliée autour de la tête et retombe devant et derrière. Elle symbolise la brebis perdue que le Christ porte sur ses épaules. Elle est le symbole même de l'épiscopat.
· La Panaghia, un médaillon pectoral représentant la Mère de Dieu, du Signe.
· Les évêques honorés d'un titre honorifique portent en plus une croix pectorale et une aigle bicéphale.
· La crosse épiscopale est un bâton surmonté d'une croisette entourée de deux figures de serpents affrontés qui symbolisent la prudence et la sagesse.
· La mitre épiscopale est une couronne en dôme.
· Il est accompagné de deux sous-diacres portant chacun un chandelier, l'un à trois branches, l'autre à deux. Ce sont les symboles de la foi orthodoxe, en la Trinité et dans les deux natures du Christ.
La tenue solennelle de l'évêque présidant au chœur :
· Il est revêtu de la mandia, traîne violette avec des bandes rouges et blanches.
Les vêtements de l'évêque en tenue de ville :
· Il est habillé en moine avec son kalimaphion surmonté d'un voile.
· Il porte son médaillon pectoral avec éventuellement la croix et l'aigle.
· Il a un bâton pastoral.
Dans le protestantisme au sens strict (anglicans ou encore irvingiens exceptés ), seul le luthéranisme (et quelques rares Églises réformées) connaît un ministère épiscopal personnel, qui est une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Même si les évêques scandinaves et certains évêques allemands sont dans la succession apostolique au sens catholique, cette expression est généralement entendue en protestantisme comme signifiant la fidélité à l'enseignement apostolique - une succession spirituelle donc, et non historique.
Dans les autres Églises protestantes, au niveau de l'Église locale, le ministère épiscopal est celui des pasteurs, et collégialement des anciens là où ils existent. Au niveau d'une union nationale, le ministère d'unité est assuré par les synodes et conseils élus par eux, avec parfois une forte concentration sur la personne de leur président. À défaut, il l'est par la collégialité des pasteurs.
· Liste des évêchés et archevêchés français
· Liste des évêques de Cornouaille
· Liste des évêques catholiques français
· Liste des évêques vieux-catholiques
· Liste des évêchés de Belgique
· Liste des évêques épiscopaliens de la Communion Anglicane
· Liste des inspecteurs ecclésiastiques luthériens français
· Liste des évêques de l'Église évangélique allemande
· Étude systématique et originale de la théologie de l'épiscopat, dans une perspective œcuménique.