Les esséniens, dans Wikipédia
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Les esséniens étaient les membres d'une communauté juive, fondée vers le IIe siècle av. J.-C.. Les principaux groupements s'établirent, semble-t-il, sur les rives de la mer Morte. Les esséniens ont été décrits par les auteurs anciens : Flavius Josèphe, Philon d'Alexandrie et Pline l'Ancien. Les archéologues pensent que le site de Qumrân était un établissement essénien et que ses occupants eussent été les auteurs des manuscrits de la mer Morte. Le mouvement semble avoir disparu vers 70 après J.-C.
On raconte que leur alimentation était particulière en ce qu'elle ne devait pas subir de transformation, par la cuisson par exemple. Leur nourriture se composait essentiellement de pain, de racines sauvages, et de fruits. La consommation de viande était interdite.
Ils vivaient selon des règles très strictes :
· fausse déclaration de biens : un an d'exclusion ;
· mensonge, ou scène de colère contre un autre membre de la communauté : 6 mois ;
· crachat ou rire pendant une réunion, ou une séance de prière : 1 mois ;
· gesticulation pendant une réunion : 10 jours ;
· port de lainages prohibé.
Le plus marquant dans cette communauté était la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle (bains à l'eau froide et port de vêtements blancs). Il était interdit de jurer, de prêter serment, de procéder à des sacrifices d'animaux, de fabriquer des armes, de faire des affaires ou de tenir un commerce. Les membres, après un noviciat de trois ans, renonçaient aux plaisirs terrestres pour entrer dans une sorte de vie monacale.
Lors de la destruction du Temple et lors du chaos qui sévit dans la Judée à la fin du premier siècle, les esséniens ne réussirent pas à conserver leur identité, tandis que la communauté juive de la Diaspora s'organisait autour des pharisiens survivants, ce qui donna naissance à la tradition du judaïsme rabbinique.
On sait d'après les textes trouvés à Qumrân que les esséniens vénéraient un Maître de Justice, probablement leur fondateur, qui aurait été la victime d'un prêtre impie.
Il paraît fort probable que ce Maître de Justice ne fut autre que le grand prêtre Onias III, déposé en 175 avant l'ère chrétienne par Antiochus IV Epiphane, puis assassiné en 170 dans son exil de Syrie à l'instigation de son successeur Ménélas, auquel il ne ménageait pas ses reproches. Onias III serait donc le Maître de Justice et Ménélas le prêtre impie. On sait qu'Onias III fut le dernier grand prêtre légitime de la descendance de Sadoq (grand prêtre de Salomon, le fondateur du Temple de Jérusalem).
Les esséniens, qui se déclaraient « fils de Sadoq », seraient donc les partisans légitimistes d'Onias III, avant tout des gens de race sacerdotale, ou les alliés de ces derniers. Cela expliquerait leur fidélité fondamentale à la religion de leurs ancêtres juifs, et leur vénération extrême à l'égard du Temple de Jérusalem, dans lequel pourtant ils ne célébraient pas, parce qu'ils l'estimaient occupé par des usurpateurs.
On ne doit en aucun cas parler de secte à propos des esséniens, qui étaient, ou se voulaient, les plus fidèles des israélites. Leurs mœurs, qui ont été décrites ci-dessus, étaient avant tout celles de prêtres, inspirées par les prescriptions du Lévitique. Les ablutions rituelles y tenaient une grande place. Même leur tunique, blanche, était un vêtement sacerdotal.
L'hypothèse émise ici rendrait fort bien compte de leur attachement à un ancien calendrier liturgique, dont on trouve la description dans nombre d'écrits pseudépigraphiques, par exemple le Livre d'Hénoch ou le Livre des Jubilés.
Ce calendrier était solaire (avec une année de 364 jours) par opposition au calendrier juif officiel, celui du Temple, fondé à la fois sur le cycle de la lune (mois lunaires) et le cycle du soleil (année solaire).
Dans les récits de la passion du Christ eux-mêmes, tels que rapportés dans les évangiles canoniques, on trouve la trace d'un double calendrier.
Les relations des esséniens avec la monarchie hasmonéenne furent ambiguës : à la fois ils rejetaient ces monarques comme grands prêtres illégitimes, mais ils appuyaient hautement leur résistance à l'influence grecque et païenne, incarnée par les Séleucides. C'est la raison pour laquelle les esséniens furent probablement tolérés, et non pas persécutés, par les Hasmonéens, puis ensuite par les Hérodiens, leurs héritiers.
Il y eut très peu de rapports entre les esséniens et les débuts du christianisme, car les origines de la mouvance essénienne furent bien antérieures à l'ère chrétienne. Dans les écrits de Qumrân on ne trouve aucune allusion, et pour cause, au christianisme. On doit remarquer cependant que les esséniens espéraient très ardemment la venue d'un Messie « fils de David ». Il y a là une affinité certaine avec le christianisme.
Il est probable que l'établissement de Qumrân représentait une survivance précaire du mouvement essénien, mouvement dont il n'est pas question, par ailleurs, dans le Nouveau Testament.
En 70, après la destruction de leur établissement par les légions romaines, puis la ruine de Jérusalem, les esséniens disparurent complètement. Il demeure fort peu vraisemblable qu'ils se soient mêlés ou fondus dans la secte des pharisiens, fidèles du Temple, qui représentaient plutôt pour eux leurs ennemis. Quand on lit dans les Actes des Apôtres qu' « une multitude de prêtres obéissaient à la foi » (Ac 6,7), on peut imaginer que parmi ces prêtres il y avait des « sadocites », ou partisans de Sadoq, autrement dit des esséniens.
Jean le Baptiste, fils d'un prêtre exerçant dans le Temple de Jérusalem, n'était pas, par conséquent, essénien. Mais il avait sûrement de nombreux parents parmi ces prêtres dissidents. Puisqu'il est écrit qu' « il demeurait dans les déserts jusqu'au jour de sa manifestation à Israël » (Lc 1,80), peut-être fut-il élevé dans l'un de leurs établissements. Mais ce n'est là qu'une hypothèse.
Le courant des esséniens, « sur lesquels les manuscrits de la mer Morte ont jeté une lumière toute nouvelle, apparaît comme le plus complexe et, à bien des égards, le plus intéressant. Communauté fermée, d’organisation monastique, retirée dans le désert, sur les rivages inhospitaliers de la mer Morte, les Esséniens communiquent à leurs seuls initiés un enseignement ésotérique. Purs entre les purs, on les a parfois définis comme des Pharisiens au superlatif. Leur mouvement est né sans doute, au lendemain de l’insurrection maccabéenne, d’une protestation contre l’attitude, jugée trop mondaine et laxiste, des souverains hasmonéens et contre un sacerdoce considéré par eux comme illégitime. En conséquence ils se détournent des liturgies officielles du Temple et pratiquent dans leur solitude des rites qui leur sont propres. Ils englobent dans une même condamnation les païens, ceux des Juifs qui fréquentent les occupants idolâtres et la masse du peuple qui accepte l’autorité d’un clergé indigne. Ils vivent dans une atmosphère eschatologique et se considèrent comme le petit troupeau des élus qui constitueront le noyau du Royaume imminent. » M. Simon, La Civilisation de l’Antiquité et le Christianisme, chap. Le Judaïsme.
La page de Mr Simon, citée ci-dessus, cerne bien le problème posé par les esséniens, et non encore complètement résolu par les historiens modernes, et les spécialistes. Cette page contient cependant quelques approximations qu'il importe de relever. Il paraît peu exact, et anachronique, de parler d'organisation "monastique" à propos des esséniens, car les moines proprement dits n'apparaîtront qu'avec l'ère chrétienne. Il semble bien plus obvie de parler de mouvance "sacerdotale"; et d'ailleurs les esséniens se définissaient eux-mêmes comme "fils de Sadoq", c'est-à-dire qu'ils se donnaient une ascendance sacerdotale.
Qualifier les esséniens de "Pharisiens au superlatif" est paradoxal quand on sait que les pharisiens, sectateurs du Temple, représentaient peut-être les plus farouches ennemis des esséniens, éloignés, on le sait, du culte officiel de Temple.
Il semble plutôt que les esséniens étaient nés dès avant l'insurrection maccabéenne, dès la destitution du grand prêtre Onias III, dernier sadocite. Les esséniens considéraient donc les nouveaux possesseurs du Temple de Jérusalem comme des usurpateurs, et illégitimes car non sadocites. Voilà pourquoi ils ne pratiquaient plus dans le Temple. Cependant ils approuvaient hautement la résistance des Hasmonéens à l'influence païenne et helléniste, soutenue par les Séleucides.
Il y a au moins un auteur, Edmond Szekely, qui propose une description différente des esséniens.
Eliette Abécassis, dans sa BD Qumram, parle des esséniens. Ary, jeune juif religieux israélien, se trouve plongé dans une enquête historique, qui le fait remonter jusqu’aux origines de la religion chrétienne.
L'auteur Olivier Manitara a fait paraître aux éditions Ultima de nombreux ouvrages sur les esséniens : Les Esséniens de Jésus jusqu'à nous, Saint-Jean l'Essénien, Marie la vierge essénienne, L'Enseignement de Jésus l'Essénien,aux éditions Vega "Le livre secret des esséniens", aux éditions Trajectoire "120 méthodes esséniennes, etc.
· H.E. Del Medico, Le Mythe des Esséniens, Plon, 1958.
· Jésus dans la maison des pharaons : Les révélations esséniennes sur l'histoire de Jésus, Ahmed Osman, Ed. Exclusif 2006, ISBN 2-84891-048-8
· L'aventure des manuscrits de la mer Morte, ouvrage collectif sous la direction de Hershel Shanks, Points Seuil, 2002, ISBN 2-02-054952-2.
· Onias III : Le Maître de Justice des esséniens ?
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