Distinguer une double tradition matthéenne
RETOUR AU PLAN : PLAN
Il est sans doute nécessaire de distinguer une double tradition matthéenne :
_ une tradition matthéenne écrite, connue de la tradition sous le nom des « logia » du Seigneur, qu’on désigne parfois (abusivement) comme « l’évangile araméen de Matthieu », ou encore : « Matthieu araméen » ; cette tradition nous aurait été transmise à la fois par Matthieu grec (Philippe) et par Luc ; et Luc lui-même l’aurait reçue des mains de Philippe, lors de son séjour prolongé en Palestine, de 57 à 59 (voir note 1 : Chronologie) puis reproduite presque intégralement, et dans l’ordre même où elle aurait été composée (selon mon hypothèse de travail), dans son évangile : Luc 6,20 --- 8,3 ; 9,51 --- 18,14 ; 22,30 :
- et une tradition matthéenne orale (très probablement orale car, dans le cas contraire, on ne voit pas pourquoi elle n’eût pas été également communiquée à Luc), et qui ne figure que dans le premier évangile.
L’attribution d’une tradition écrite à l’apôtre Matthieu est très ancienne, puisqu’elle remonte à Papias, cité par Eusèbe de Césarée (cf. H.E. III, 39,16).
Pour quelles raisons envisagerions-nous d’attribuer également à saint Matthieu une tradition orale, qui aurait été recueillie essentiellement par le diacre Philippe ?
1°) Cette attribution est évidente en soi, et a priori, puisque l’apôtre Matthieu a dû, comme tous ses collègues, témoigner abondamment du Christ, et spécialement en Palestine, avant d’émigrer et de partir en mission, et spécialement peut-être auprès des diacres qui furent les premiers et les plus proches collaborateurs des apôtres, comme on le voit dans les Actes.
2°) Le premier évangile fut mis sous le patronage, précisément, de l’apôtre Matthieu : il doit bien y avoir à cela des raisons objectives. La contribution de cet apôtre à la confection de l’évangile que nous appelons « selon saint Matthieu » a dû être importante.
3°) Le nom de l’apôtre Matthieu apparaît avec insistance dans cette tradition propre au premier évangile.
Alors que les deux autres synoptiques (Marc et Luc) nous racontaient la vocation du douanier Lévi, le fils d’Alphée, surpris en plein travail par le Christ, le premier évangile, quant à lui, savait qu’il s’agissait de l’apôtre Matthieu (toujours nommé ainsi dans les listes apostoliques) et rectifiait en ce sens le texte de Marc (cf. Mt 9,9 ; Mc 2,13-14 ; Lc 5,27-28).
4°) Curieusement dans cette tradition propre au premier évangile, il était très souvent question d’argent, et même de très grosses sommes d’argent. Par exemple dans la parabole du débiteur impitoyable (cf. Mt 18,23-35), on nous parlait d’une dette s’élevant à 10.000 talents, somme exorbitante, quelque chose comme soixante millions de francs-or. Et dans Mt 28,12, un autre passage qui n’a pas de parallèle dans les autres évangiles, il était encore fait mention d’ « une forte somme d’argent ».
On observe que dans le premier évangile les questions monétaires étaient traitées avec une grande précision technique, ce qui laissait deviner le spécialiste.
Certains exégètes ont même pensé, sans aucun indice précis il est vrai, que le publicain Matthieu eût été le premier trésorier de la troupe évangélique, avant Judas, auquel il aurait cédé plus tard la bourse commune. Il existe de fait un lien indubitable entre la tradition, dont nous traitons, et la personne de Judas : nous examinerons ce lien un peu plus tard.
C’est pour toutes les raisons évoquées ci-dessus que nous attribuons – sans preuve certaine, mais avec un bon degré de probabilité – la tradition propre au premier évangile à l’apôtre Matthieu.
Il pourrait se faire aussi que l’évangéliste Luc, pour des motifs qu’on ignore, n’eût pas entièrement reproduit dans son évangile la tradition matthéenne écrite, les « logia » du Seigneur. De la même manière on le voit omettre un passage considérable de l’évangile de Marc, la grande omission, correspondant à : Mc 6,45 --- 8,26 qu’il trouvait pourtant dans son exemplaire de Marc, s’il est vrai que c’est lui qui avait transmis au diacre Philippe le texte de l’évangile de Marc.
Il arrivait aussi à Luc de sauter, ou de transférer en dehors de leur place, d’autres épisodes de moindre importance : omissions de Mc 3,20-21 ; 4,26-29 ; 4,33-34 ; 9,9-13 ; 9,41 ; 10,1-12 ; 10,35-45 ; 12,28-34.
Luc avait pu en user ainsi avec la tradition matthéenne écrite. Mais nous ne détenons aucun moyen de le contrôler. C’est pourquoi nous continuerons, par commodité, de distinguer une tradition matthéenne écrite : celle qui se trouve à la fois dans Matthieu grec et Luc, et une tradition matthéenne orale qui ne nous serait parvenue que par le truchement du premier évangile. L’incertitude qui subsiste en ce domaine n’aurait pas pour nous d’inconvénient majeur.
A titre d’exemple, essayons d’étudier, dans le récit de la passion (Mt 26 --- 28), ce que cette tradition matthéenne orale ajoutait à la sobre narration de Marc.
« Alors les grands prêtres et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais du grand prêtre, qui s’appelait Caïphe. » (Mt 26,3). Ce renseignement n’était pas connu des deux autres synoptiques. Il semble que cette assemblée des chefs juifs fût différente de celle signalée par saint Jean (cf. Jn 11,45-53) et consécutive à la résurrection de Lazare, car alors Jésus s’était réfugié à Ephraïm avec ses disciples, avant de reprendre, par Jéricho, sa lente montée vers Jérusalem. Ici, nous étions deux jours avant la Azymes (cf. Mt 26,2 et parallèles), donc très près de la fête.
Il est certain que Matthieu grec détenait des informations particulières, et très précises, concernant les chefs juifs. Nous en trouverons d’autres exemples.
On ne connaît que par lui cette réunion spéciale des membres du Sanhédrin, au domicile de Caïphe, le dimanche 9 nisan, cinq jours, donc, avant la mort de Jésus. Ce ne fut pas une session légale du Sanhédrin, siégeant en tant que Conseil, ou que Tribunal, car de telles instances ne pouvaient se tenir que dans le Temple ou dans ses annexes. Chez Caïphe, ce n’était rien d’autre qu’un complot qui était tramé.
D’une façon générale le premier évangile accentuait les attaques contre les chefs juifs, les Pharisiens et les Sadducéens ; mais cela semblait dû, tout autant, aux tendances du rédacteur présumé lui-même, le diacre Philippe. Souvenons-nous de l’ambiance de polémique et de persécution qui entourerait l’apostolat des Sept, surtout à Jérusalem : cf. Ac 6,8 à 8,3.
Dans le récit de l’onction à Béthanie (cf. Mt 26,6-13), Matthieu grec omettait, comme souvent, certains détails précis et pittoresques de Marc, qui ne pouvaient provenir que du témoignage personnel de l’apôtre Pierre. Il ne donnait pas la nature du parfum ; il ne citait pas les 300 deniers, confirmés par Jean (cf. Jn 12,5). Enfin, comme Marc cette fois, il attribuait à tous les disciples ce que Jean (Cf. Jn 12,4) nous apprendrait être le fait du seul Judas. Ce qui tendrait, ponctuellement, à infirmer la thèse que nous défendions plus haut, à savoir que Matthieu grec possédait des indications particulières sur Judas et sur les chefs juifs.
« Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? Ceux-ci lui versèrent trente pièces d’argent. » (Mt 26,15). Ici, c’est l’inverse : seul le premier évangile nous signalait le montant précis de la tractation. Chez Marc (14,11) et chez Luc (22,5), il ne s’agissait que d’une promesse d’argent.
« Le premier jour des Azymes. » (Mt 26,17) : Matthieu grec (Philippe) suivait la chronologie de la Passion, adoptée par Marc et Luc. Il situait comme eux, et contrairement à Jean, au premier jour des Azymes, en la Pâque même (qui commençait le soir au coucher du soleil), la Sainte Cène du Seigneur. Par conséquent ladite Cène serait un véritable repas pascal (selon les indications les plus claires des trois synoptiques : cf. Mt 26,17.18.19.30 ; Mc 14,1.12. 14. 16. 26 ; Lc 22,1.7.8.11.15-16 ; et les propos placés par ceux-ci dans la bouche du Jésus).
Pour les préparatifs de la Pâque (Cf. Mt 26,17-19), Matthieu grec abrégeait le récit de Marc.
« A son tour, Judas, celui qui allait le livrer, lui demanda : ‘Serait-ce moi, Rabbi ?’ – ‘Tu l’as dit’, répond Jésus ? » (Mt 26,25).
Ce souvenir précis sur Judas, que Matthieu grec était seul à noter, devait provenir du témoignage de l’apôtre Matthieu, présent à la dernière Cène.
Au récit de l’institution, Matthieu grec rajoutait ces mots : « en rémission des péchés » (Mt 26,28). Dans la tradition du Pater, le même Matthieu grec avait nommé des « dettes » (Mt 6,12), là où Luc avait cité des « péchés » (Lc 11,4) ; ce qui montre bien que pour les deux auteurs les deux mots avaient le même sens.
A noter que Matthieu grec, comme Marc, appelaient « produit de la vigne » le vin déjà eucharistié (cf. Mt 26,29 : Mc 14,25). Quant à lui, Luc complétait Marc, selon une tradition qui lui était propre et qui provenait sans doute, à travers Paul (cf. 1 Co 11,23-25), du témoignage direct de Pierre même (cf. Ga 1,18) : il faisait boire à Jésus une coupe préalable à l’eucharistie et qualifiée elle aussi de « produit de la vigne » (Lc 22,18).
La prédiction du reniement de Pierre, ainsi que la prière de Jésus au jardin de Gethsémani étaient reprises de Marc, sans grand changement.
Dans le récit de l’arrestation, Matthieu grec insérait le contenu des versets 52 à 54. C’était un logion typique de Jésus, sans doute recueilli par l’apôtre Matthieu. Avec la mention du chiffre 12, il n’était pas sans rappeler le logion Mt 19,28 = Lc 22,30, reconnu comme appartenant à l’évangile araméen écrit.
Alors que Marc plaçait ces mots dans la bouche du grand prêtre : « Es-tu le Christ, le Fils du Béni ? » (Mc 14,61), Matthieu grec n’hésitait pas à lui faire dire : « Es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? » (Mt 26,63), en supprimant la périphrase.
Comme Marc, Matthieu grec mentionnait seulement la réunion légale du Sanhédrin, à l’aube du mercredi, dont Luc seul (22,66-71) nous donnerait une relation détaillée.
C’est alors que Matthieu grec, et lui seul, introduisait le récit circonstancié de la mort de Judas (cf. Mt 27,3-9). Il disposait pour ce faire d’une source particulière, très probablement l’apôtre Matthieu lui-même. Judas rapportait ses trente pièces d’argent et les jetait dans le sanctuaire (naon). Les sanhédrites ne pouvaient les restituer au trésor, non pas parce qu’elles étaient profanes, mais parce qu’elles représentaient le « prix du sang » (Mt 27,6). Ce qui prouve bien que ces pièces d’argent étaient du Temple, et non pas romaines. Elles équivalaient à trente sicles, le prix d’un esclave fixé par la Loi (cf. Ex 21,32), somme assez considérable, peut-être 90 deniers, ou 90 de nos francs-or.
Dans ce récit de la mort de Judas, on distingue bien ce qui provient (probablement) de la tradition matthéenne orale (Mt 27,3-8), du commentaire ajouté par le diacre Philippe pour montrer la réalisation des Ecritures, ce qui était un souci constant du rédacteur final de notre premier évangile : « Alors s’accomplit l’oracle du prophète Jérémie : Et ils prirent les 30 pièces d’argent, le prix du Précieux qu’ont apprécié des fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, ainsi que me l’a prescrit le Seigneur. » (Mt 27,9-10).
Cette tradition matthéenne se trouvait confirmée par le livre des Actes (cf. Ac 1,18-19), sous une version indépendante et quelque peu différente. Dans la bouche de saint Pierre, c’était Judas qui s’était acquis un champ. Luc transcrivait même le mot araméen pour « Champ du sang » : Hakeldama (ou Haceldama). L’ancienne tradition plaçait ce champ dans la vallée de Hinnom, ou vallée de la Géhenne, au sud de Jérusalem, lieu traditionnel, en effet, de sépultures.
« Or, tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : ‘Ne te mêle point des affaires de ce juste ; car j’ai été très affectée dans un songe à cause de lui’. » (Mt 27,19).
« Voyant alors qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’il s’ensuivait plutôt du tumulte, Pilate prit de l’eau et se lava les mains en présence de la foule en disant : ‘Je ne suis pas responsable de ce sang ; à vous de voir !’ et tout le peuple répondit : ‘Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !’ » (Mt 27,24-25).
Cette démarche de la femme de Pilate et ce geste de Pilate lui-même ne nous sont connus que par Matthieu grec. On peut y voir des souvenirs enregistrés par l’apôtre Matthieu. Il s’était informé plus particulièrement sur les incidents du procès chez les chefs juifs et chez le gouverneur Pilate.
Matthieu grec précisait encore que le manteau rouge revêtu par le Christ, au moment du couronnement d’épines, était une chlamyde écarlate (donc un manteau de soldat romain). (Cf. Mt 27,28.31).
Matthieu grec changeait le « vin mêlé de myrrhe » de Marc (15,23) en « vin mêlé de fiel » (Mt 27,34), peut-être en réminiscence du psaume 69 (verset 22), qui, d’ailleurs, parlait de poison, et non pas de fiel.
L’Alexandrinus, le manuscrit W (Ve siècle), le manuscrit 0250 (VIIIe siècle) et d’autres (qui pourraient donner la leçon authentique), dans le même passage de Matthieu grec changent le vin en vinaigre (oxos), selon le même psaume et le même verset.
On peut légitimement percevoir là un effet de style de la part du diacre Philippe, qui cherchait systématiquement à démontrer la réalisation intégrale des Ecritures. On se souviendra cependant que les soldats romains se désaltéraient volontiers avec une boisson acidulée qui pouvait passer pour du vinaigre (cf. un peu plus loin Mt 27,48).
« Puis, restant assis, ils restaient là, à le garder. » (Mt 27,36). Comme plus tard après la mort du Christ, Matthieu grec est seul à signaler la présence de cette garde romaine. Il devait en souligner la vanité.
« Il a compté sur Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il s’intéresse à lui ! Il a bien dit : Je suis Fils de Dieu ! » (Mt 27,42-43).
Comme ils l’avaient fait dans le Sanhédrin, les chefs auprès de la croix, d’après Matthieu grec, n’hésitaient pas à donner à Jésus son titre de Fils de Dieu ; ils ne craignaient pas de commettre une espèce de blasphème, si jamais cette prétention, il est vrai exorbitante ! était fausse. On voit bien par là que l’expression « le Royaume des cieux », préférée systématiquement dans tout le premier évangile à l’expression : « le Royaume de Dieu », de Marc, n’était pas due à un scrupule religieux, à une hésitation à prononcer le Nom divin.
«... la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent et de nombreux corps de saints trépassés ressuscitèrent : ils sortirent des tombeaux après sa résurrection, entrèrent dans la Ville sainte et se firent voir à bien des gens. Quant au centurion et aux hommes qui avec lui gardaient Jésus, à la vue de ce qui se passait, ils furent saisis d’une grande frayeur et dirent : ... » (Mt 27,51-54).
L’idée de séisme était déjà dans Marc, puisque d’après lui le rideau du Temple se déchirait en deux.
Mais Matthieu grec en soulignait les aspects dramatiques, voire eschatologiques, selon Amos 8,9.
Le diacre Philippe avait pu rapporter ici des souvenirs précis confiés à lui par l’apôtre Matthieu, concernant surtout l’apparition de certains morts dans Jérusalem. Ces apparitions font songer à la descente du Christ aux enfers, c’est-à-dire dans le séjour des morts, entre sa mort et sa résurrection, descente aux enfers qui, par ailleurs, est un thème récurrent du Nouveau Testament : cf. Mt 12,40 ; Ac 2,24.31 ; Rm 10,7 ; Ep 4,9 ; He 13,20 ; 1 P 3,19.
Après l’ensevelissement de Jésus, Matthieu grec faisait garder le tombeau par les Juifs (cf. Mt 27,62-66) ; il notait la méticulosité de la garde : sa durée (trois jours), les scellés apposés sur le sépulcre.
« Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’Ange du Seigneur descendit du ciel descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s’assit. Il avait l’aspect de l’éclair et sa robe était blanche comme neige. A sa vue les gardes tressaillirent d’effroi et devinrent comme morts. Mais l’Ange prit la parole et dit aux femmes ... » (Mt 28,2-5).
Le tremblement de terre reprenait celui de Mt 27,51-54. C’était une réplique.
L’expression « l’Ange du Seigneur » était typique – sans être exclusive – du premier évangile ainsi que de cette partie des Actes qui avait pu être écrite sous l’influence, et d’après le témoignage, du diacre Philippe : cf. Mt 1,20.24 ; 2,13.19 ; 28,2 ; Ac 5,19 ; 8,26 ; 12,7.23).
L’aspect revêtu par l’Ange rappelait la transfiguration du Christ, dans les termes où l’avait décrite le premier évangile. (Cf. Mt 17,2).
« Et voici que Jésus vint à leur rencontre : Je vous salue, dit-il. Et elles de s’approcher et d’étreindre ses pieds en se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit : Ne craignez point ; allez annoncer à mes frères qu’ils doivent partir pour la Galilée et là ils me verront. » (Mt 28,9-10).
Cette apparition du Christ aux saintes femmes n’était pas connue de Marc, ni de Luc. Rappelons-nous cependant que le texte original de Marc manque ici (depuis Mc 16,9). Cette apparition, anonyme, pourrait ne faire qu’un avec celle à Marie-Madeleine, signalée à la fois par saint Jean (20,11-18) et par la finale de Marc (16,9).
La supercherie des chefs juifs (cf. Mt 28,11-15) fait suite à la garde manquée du tombeau, racontée précédemment. On remarque qu’il y est question de « forte somme d’argent » (Mt 28,12), de délibération des chefs juifs (id), de garde manquée (Mt 28,13). Cette supercherie des chefs juifs n’est connue que par le seul premier évangile. Elle est donc caractéristique de ces épisodes qu’on peut attribuer à la tradition matthéenne orale.