Note 29

Les évangiles de l’enfance dans saint Matthieu

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Les évangiles de l’enfance dans saint Matthieu (chapitre 1 et 2) semblent avoir recueilli pour nous les souvenirs de saint Joseph, sans doute transmis au diacre Philippe par les « frères du Seigneurs », les trois apôtres : Jacques, Simon (ou Siméon) et Jude.

Le rédacteur, Philippe, aurait simplement inséré dans la trame de son récit de nombreuses références scripturaires pour démontrer que Jésus était bien le Messie annoncé par les prophètes.

Relevons les principales :

« Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : ‘Dieu avec nous’. » (Mt 1,22-23 ; cf. Is 7,14).

« en effet, est-il écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement le moindre des clans de Juda ; car de toi sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple Israël. « (Mt 2,5-6 ; cf. Mi 5,1) 

« pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : D’Egypte j’ai appelé  mon fils. » (Mt 2,15 ; cf. Os 11,1).

« Alors s’accomplit l’oracle du prophète Jérémie : Une voix dans Rama s’est fait entendre, pleur et longue plainte : c’est Rachel pleurant ses enfants ; et elle ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. » (Mt 2,17-18 ; cf. Jr 31,15).

« pour que s’accomplît l’oracle des prophètes : Il sera appelé Nazôréen. » (Mt 2,23 ; cf. Jg 13 ,5.7 : « Car l’enfant sera nazir de Dieu », attribué au Christ par accommodation).

  Les témoignages sur l’origine et l’enfance du Christ ne pouvaient pas provenir des apôtres, ni de Matthieu en particulier, qui n’avaient connu le Seigneur que dans son âge adulte, mais seulement de la famille charnelle de Jésus.

Toutefois l’apôtre Matthieu lui-même avait pu contribuer à la collecte de ces renseignements. D’après saint Jérôme (j’ai perdu la référence) l’évangile araméen de Matthieu, qu’il avait encore en sa possession, commençait par une généalogie, laquelle, selon moi, devait être identique à : Mt 1,2-16.

Cette généalogie du Christ ne pouvait être qu’un bien de famille qui se transmettait, dans la lignée patrilinéaire, de générations en générations et que l’on complétait au fur et à mesure.

On sait que de toutes manières les Juifs étaient férus de généalogies : des livres entiers de la Bible en sont composés. Mais la conservation de ce patrimoine est d’autant plus vraisemblable dans la famille de Joseph, de Jésus et des « frères du Seigneur », si l’on songe qu’ils étaient les descendants et même les héritiers à titre principal du roi David, et de tous les rois légitimes d’Israël. La généalogie de Jésus est une généalogie royale.

Qu’ils fussent les descendants directs et les héritiers de David, cela est prouvé, puisque ce sont les descendants de Jude qui seraient plus tard inquiétés par le pouvoir romain, du temps de Vespasien, puis de Domitien, comme « davidiques ». On pouvait les suspecter de prétendre à la royauté. (Cf. H.E. III, 12 et 19-20).  

La généalogie de Jésus était, par définition, la même que celle des « frères du Seigneur » ; il ne serait donc pas étonnant que lesdits « frères du Seigneur » eussent pu la communiquer à Matthieu, ou à Philippe.

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