XIX . Les  évêques  simple­ment  titulaires,  ou  en  retraite,  ou  émérites

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De la même manière que les évêques auxiliaires ou coadjuteurs, les évêques en retraite disposent d’un titre épiscopal fictif qui, dans l'Eglise romaine, leur est attribué par le Saint-Siège. Pourtant ils n'exercent plus aucune juridiction, ni dans leur propre Eglise, celle dont ils sont titulaires, ni dans celle d'autrui. Depuis peu de temps, depuis la promulgation du nouveau Code de Droit canonique (en 1983), on a tendance à laisser leur ancien titre épiscopal aux évêques en retraite attribué à titre émérite, en quelque sorte honorifique. Peu avant la parution de ce Code il arrivait qu'on désignât par le titre d' « olim » (autrefois) quelques évêques qui avaient particulièrement illustré leur siège, par exemple Mgr Marty « olim archiepiscopus lutetensis », ancien archevêque de Paris.

L'évêque émérite, ou l'évêque retiré, possède un titre auquel il a été appelé par « élection », ou plutôt par nomination directe de Rome. Il a le pouvoir d'ordre puisqu'il a été consacré et puisqu'il est par définition un ancien évêque de plein exercice. Il pourrait à l'occasion conférer certains sacrements, même réservés aux évêques, par exemple participer à des ordinations épiscopales par l'imposition des mains. Il pourrait, par délégation d'un autre évêque, ordonner des prêtres ou des diacres, voire, toujours par délégation d'un autre ordinaire, assumer temporairement d'autres tâches pastorales.

Pourtant l'évêque émérite, ou en retraite, ne dispose pas de juridiction propre. Il ne prend pas possession de son siège fictif. Il n'est jamais installé dans son nouvel état … si ce n'est le jour de la résiliation définitive de son ancienne magistrature.

Le nombre des évêques en retraite dans l'Eglise romaine a crû considérablement à partir du jour où le pape Paul VI eut décidé que tout évêque âgé de soixante-quinze ans révolus devrait présenter sa démission. Des évêques pourraient même être invités à démissionner bien avant cet âge, s'ils se trouvaient dans un état notoire d'incapacité, quelle qu'en fût la cause.

Les évêques en retraite sont très normalement pris en charge par l'ancienne Eglise dont ils étaient titulaires. On ne doit jamais les considérer comme des membres inutiles dans l'Eglise de Dieu. Bien au contraire, ils jouissent d'une grande considération de par leur qualité d'ancien (olim). Collégialement, en tant qu'ordonnés, ils demeurent les égaux des autres évêques et, si leur santé le permettait, ils pourraient participer aux conciles régionaux ou universels. En ce sens, en tant que membres du collège, ils appartiennent toujours au magistère vivant de l'Eglise.

De même les évêques qui sont cardinaux de la sainte Eglise romaine, même s'ils sont démissionnaires à l'âge de 75 ans, n'en restent pas moins jusqu'à 80 ans les électeurs potentiels du pontife.

Les évêques en retraite par leur vie de prière, par leur vie sacramentelle, et surtout par leur offrande à titre privé du Saint Sacrifice de la messe, par leur participation assidue à l'office divin, continuent de jouer un rôle très actif dans la vie spirituelle de l'Eglise. Tels des aînés qui ont montré l'exemple, ou tels des premiers de cordée, ils peuvent encore entraîner le peuple chrétien vers les sommets de la sainteté … 

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