XVIII . Les  choré­vèques

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Le principe antique : ‘‘Un évêque par Eglise’’, ou encore ‘‘un évêque par communauté chrétienne, ou paroisse (paroikia)’’, devait amener dans les premiers siècles de l'Eglise, et dans certaines régions, une prolifération des sièges épiscopaux, jusque dans les campagnes reculées, jusque dans les faubourgs des grandes villes.

Dans diverses provinces d'Asie mineure, ou de Syrie, les évêques de localités tout à fait moindres, les évêques ruraux donc, furent considérés comme de rang inférieur, d'où l'appellation qu'on leur donna dans les conciles d' « évêques des campagnes » ou « chorévèques » (chôras episkopoi), d' « évêques dans les bourgs » (episkopoi en tais kômais). Sauf la différence du nom, les chorévèques de ces premiers temps n'en étaient pas moins de véritables évêques, avec le pouvoir d'ordre (le pouvoir d'ordonner des évêques, des prêtres et des diacres comme les autres donc).

Dès le IVe siècle, on observe que les conciles tentèrent de réduire le nombre desdits chorévèques, voire de les supprimer. Le concile d'Antioche, en 330, les subordonna étroitement à l'évêque de la cité principale (canons 8 et 10). Le concile de Laodicée (dont on ignore la date exacte) interdit d'instituer des évêques dans de simples bourgades, où ils devraient être remplacés par des « périodeutes », c'est-à-dire des prêtres visiteurs (canon 57). Le concile de Sardique, qui se tint en 343, interdit d'installer des évêques dans les villages (canon 6).

Le chorépiscopat reparaîtrait spora­diquement en Gaule aux siècles suivants, mais avec une nature sensiblement différente : il s'agirait plutôt de coévêques ou de coadjuteurs des évêques pour toute l’étendue de leur circonscription ecclésiastique.

Aujourd'hui le chorépiscopat ne survit plus, dans certaines Eglises d'Orient, par exemple dans l'Eglise maronite, que comme une dignité, une distinction, accordée par le patriarche, à certains prêtres de son patriarcat, ou encore, pour les honorer ou les remercier pour des services rendus, à certains prêtres étrangers, mais ne comportant aucun caractère épiscopal et étant conféré sans imposition des mains.

(La plupart des renseignements collectés ici sur l’institution des chorévèques ont été puisés dans l’Histoire de l’Eglise de Fliche et Martin ; tome 2, pages 396-397 ; tome 3, page 437-438).

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