Retour au plan : THEOLOGIE DE L'EPISCOPAT
De même qu’un curé de village ne vit pas toujours dans son église paroissiale, de même un évêque ne réside pas toujours dans sa cathédrale. Il dispose forcément d’une demeure sise le plus souvent près de sa cathédrale, et d’où il administre pratiquement son diocèse.
L’évêché, la résidence épiscopale, ainsi que ses annexes, revêtent une importance certaine dans la vie d’une Eglise particulière. On sait que, au cours des siècles, les évêques, et aussi les papes, ont souvent embelli leurs demeures jusqu’à en faire de véritables palais.
Trois caractéristiques distinguent généralement la demeure épiscopale traditionnelle :
C’est une œuvre d’art, d’un art souvent plus profane que religieux, car l’art religieux est réservé avant tout à l’ornementation des églises, petites ou grandes, et parmi elles en priorité les cathédrales.
C’est une résidence privée, souvent assez fastueuse.
C’est un centre administratif pour le gouvernement du diocèse, un centre administratif qui aujourd’hui tend à prendre de l’extension, avec des secrétariats multiples.
Ces caractéristiques que nous avons reconnues, définissent de fait assez bien les palais du pape au Vatican, ou ailleurs dans Rome, ou aux environs de Rome ; mais aussi bon nombre de résidences patriarcales ou épiscopales dans l’Eglise catholique romaine, comme en dehors d’elle.
On peut s’étonner de voir les représentants de l’Eglise apostolique, l’Eglise de celui qui a dit : « Bienheureux les pauvres », s’installer dans demeures somptueuses, ou tout au moins spacieuses. Il y a là certes un contre-exemple, mais un contre-exemple difficile à éviter ; et aucune des grandes confessions chrétiennes n’a réussi à s’exonérer de tout reproche sur ce point. Les papes eux-mêmes, un Jean XXII, pape de la période d’Avignon, un Pie II, pape de la Renaissance, ont condamné la théorie d’un retour à la pauvreté primitive, réclamé à toute époque par des gens épris d’absolu.
Dans l’Eglise catholique romaine depuis la crise révolutionnaire, mais surtout depuis le concile Vatican II, on a adopté un profil beaucoup plus modeste, sans pour autant déserter l’héritage légué par les siècles antérieurs.