Note 71

L’Exode

 

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Exode

(Article de Wikipédia remanié par mes soins à la date du 7 juin 2011)

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L’Exode est le second livre de la Bible (Ancien Testament). Il raconte l'exode hors d'Égypte des Hébreux sous la conduite de Moïse, le don des Dix Commandements et les pérégrinations du peuple hébreu dans le désert du Sinaï en direction de la Terre promise.

Étymologie

« Exode » provient des mots grecs ex (ξ), « au-dehors » et hodos ( δός), « la route ». Le mot grec employé dans la Septante est « ΕΞΟΔΟΣ » ( ξοδος).

Ce mot n'est utilisé en français que depuis le XVIIIe siècle.

Le titre hébreu du livre était Shemot (שְׁמוֹת, Les Noms)[1].

C'est d'ailleurs dans ce même livre des Noms que Moïse demandait à YHWH : « Voici, je vais trouver les Israélites, et je leur dis : 'Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous.' Mais s'ils me disent : 'Quel est son nom ?', que leur dirai-je ?'. Dieu dit à Moïse : 'Ehyeh asher ehyeh', 'Je suis celui qui suis. » (Ex 3,13-14).

On pourrait traduire encore : "Je suis le 'Je suis'."

C'était la révélation du nom divin, qui correspond d'ailleurs à la définition de la divinité donnée par la philosophie grecque : Dieu est celui dont l'essence (ou la nature), c'est d'être.

Autrement dit, en Dieu, l'essence (ou nature) se confond avec l'existence.

Mais la révélation faite à Moïse est personnelle, ou personnaliste, et non pas seulement abstraite, ou philosophique, ou métaphysique. C'est Dieu lui-même qui parle et qui dit : "Je suis". Ou encore : " Le 'Je suis', c'est moi."

Le récit biblique

D'après le texte, la situation des Hébreux en Égypte avait beaucoup changé depuis leur venue dans ce pays à l'époque de Joseph fils de Jacob (cf. la Genèse, 37 - 50). Un nouveau Pharaon, "qui n'avait pas connu Joseph" (Ex 1,8), s'était levé sur le pays et avait réduit les enfants d'Israël en esclavage.

Moïse, enfant de la tribu de Lévi, trouvé sur le Nil par la fille de Pharaon et élevé à la cour royale, devait fuir l'Égypte après le meurtre d'un égyptien. Il se réfugiait au pays de Madiân où il épousait Séphora, la fille du prêtre Réuel (ou Jethro), qui lui donnait deux fils, Gershom et Éliézer. Il partageait la vie des bédouins en gardant les troupeaux. Après l'épisode du Buisson ardent, au cours duquel Dieu lui apparaissait et lui commandait de libérer les Israélites, il revenait en Égypte.

Avec son frère Aaron, il se rendait à la cour de Pharaon pour demander l'autorisation de cesser le travail afin de célébrer une fête dans le désert. Pharaon refusait, et imposait aux Hébreux non seulement de reprendre leur travail mais aussi d'aller faucher la paille nécessaire pour la confection des briques.

Après une escalade de prodiges et les dix plaies qui affligeaient les Égyptiens, les Israélites étaient libérés, ou chassés (selon le point de vue). La fête juive de la Pâque, Pessa'h, et des Azymes trouvait là son origine. Au bout d'une semaine, ils traversaient la mer Rouge qui s'écartait miraculeusement pour leur livrer passage et qui se refermait derrière eux, sur leurs poursuivants en chars. Après ce nouveau prodige, les Israélites entamaient leur long périple vers le pays de Canaan à travers le désert du Sinaï. Sur le mont Sinaï, Moïse recevait de Dieu le Décalogue, ou code de la Loi (l'Alliance), gravé sur deux tables de pierre.

Interprétation

L'Exode et les ramessides

Un grand nombre d'exégètes modernes, ou d'historiens, croient devoir placer l'Exode sous les ramessides (XIXe et XXe dynasties, de - 1295 à - 1090), de préférence même sous le pharaon Ramsès II (de - 1283 à - 1216), pour une simple question d'homonymies. La ville de Ramsès, d'où serait partie l'Exode (cf. Ex 12,37), rappellerait Pi-Ramsès, la capitale construite dans le Delta par le pharaon Ramsès II. D'autre part le nom de Moïse serait dérivé de la racine Mès (= fils) qu'on retrouve fréquemment dans l'onomastique de la XIXe dynastie.

La célèbre égyptologue Desroches Noblecourt écrit par exemple : "Le nom biblique de la ville Ramsès peut naturellement être rapproché de celui de Pi-Ramsès, pour la construction de laquelle on sait que furent enrôlés les Apirou, avec les soldats du roi, à tirer les pierres vers le pylône du palais de Ramsès II, et bien d'autres monuments. Le nom de Moïse, issu de Mosé (mès = enfant, mésy = mettre au monde, etc.), constitue également la déviation du nom très égyptien dont la première partie est constituée d'un nom divin, Thoutmès, Ramsès, etc. Beaucoup d'Égyptiens, à la XIXe dynastie, portaient le nom de Mès. [...] Les quelques indices relevés permettraient de placer l'événement [de l'Exode] au début du règne de Ramsès."[2]

Mais il semblerait bien que toutes ces homonymies fussent illusoires.

En effet la ville, point de départ de l'Exode, s'appelle Ra'amsès et non Pi-Ra'msès. Ensuite, rien ne prouve qu'il y eût un lien entre cette ville, qualifiée de ville-entrepôt par le texte biblique (cf. Ex 1,11) et non de capitale, et le pharaon bien connu Ramsès II. Le seul renseignement historique sur la localisation de la ville de Ramsès est donné par Flavius Josèphe (Antiquités judaïques II, 315), qui fait commencer l'Exode par la ville de Léontopolis, proche de Memphis, laquelle est sans lien notable avec Ramsès II. De même le nom qui apparaît dans l'expression "pays de Ramsès" (Gn 47,11) désignait la région autour de Memphis, la capitale des pharaons à l'époque de Joseph, soit deux siècles avant Moïse, appelée plus précisément "pays de Goshen" (Gn 45,10), et non un pharaon précis.

De même le rapprochement entre le nom de Moïse et la forme mosis signifiant 'fils' en égyptien, que l'on trouve fréquemment à cette époque dans les noms égyptiens : Thoutmosis, Ahmosis, etc., est tentant mais non fondé. En effet les partisans de ces étymologies approximatives omettent de signaler que la vocalisation des noms égyptiens reste très hypothétique, certains préférant les formes Thoutmès, Ahmès, etc.

La première voyelle du nom Moïse est 'o' dans le texte hébreu et 'ou' dans le texte grec, mais jamais 'a' ou 'e', ce qui empêche un rapprochement avec le mot égyptien mes signifiant 'fils', que l'on trouve dans le nom Ra-mes-ès. Le texte biblique a préservé la vocalisation égyptienne du mot mes 'fils' dans ce nom de Ra-mes-ès (cf. Gn 47,11), qui est donc différent du nom Moshèh.

Ces homonymies ne sont pas concluantes.

De plus, certains égyptologues[3] font remarquer qu'on ne trouve aucune trace archéologique de l'Exode sous Ramsès II. On pourrait en dire autant de tous les ramessides.

Assimilation des Hébreux aux Hyksos, par Manéthon

Manéthon, historien égyptien du IIIe siècle av. J.-C., décrit l'histoire de la réussite surprenante d'un groupe d'immigrés cananéens qu'il appelle les Hyksôs (hellénisation d'un terme égyptien signifiant "rois-pasteurs" ou "rois-étrangers") qui se seraient établis à Avaris (future Pi-Ramsès, actuel Tell-ed-Daba) sur le bras oriental du Nil, identifiés comme la XVe dynastie qui régna de - 1679 à - 1573 environ. D'après Manéthon, le pharaon Ahmosis de la XVIIIe dynastie mit un terme à cette invasion en saccageant Avaris et tuant un grand nombre de Hyksôs, avant de poursuivre les survivants jusqu'aux frontières de la Syrie. Un document égyptien du XVIe siècle av. J.-C. racontait les exploits du pharaon Ahmosis qui poursuivit les derniers Hyksôs jusqu'à leur citadelle de Sharouhen, près de Gaza, qu'il emportait d'assaut après un long siège. (Rapport de l'officier d'El-kab, Ahmès fils d'Abana[4]). Les fouilles de Tell-ed-Daba révèlent que le site d'Avaris fut abandonné dès le XVIe siècle av. J.-C. pour une longue période. Manéthon laisse entendre qu'après leur expulsion les Hyksôs fondèrent la ville de Jérusalem et y construisirent un temple dédié à leur Dieu national.

Les Apirou

Les lettres d'El-Amarna[5] qui sont bien postérieures à l'Exode, puisqu'on peut les dater de la période de - 1365 à - 1345, éclairent la situation des Apirou dans le sud du Retenou (la Palestine) sous les règnes d'Aménophis IV (qui deviendra Akhenaton) et de ses successeurs jusqu'à Toutankhamon.

L'activité guerrière de ces Apirou inquiétait les rois cananéens, vassaux de l'Égypte, qui demandaient du secours.

En fait la situation correspondrait à l'avènement du juge Baraq, vainqueur du roi d'Hasor avec l'aide de la prophétesse Déborah (cf. Jg 4 -- 5) vers - 1347.

On a là un indice, si l'on identifie ces Apirou avec les Hébreux, de la présence d'Israël en Canaan, après l'Exode.

La date de l'Exode, d'après la Bible

La Bible donne deux fois, rétrospectivement, la date de l'Exode, savoir : 1) le vœu de Jephté, 300 ans après l'entrée en Canaan, 2) la quatrième année de Salomon, début de la construction du Temple, 480 ans après la sortie d'Égypte et l'entrée en Canaan.

  • Le vœu de Jephté

On lit dans le livre des Juges : "Quand Israël s'est établi à Heshbôn et dans ses dépendances, à Aröer et dans ses dépendances, ainsi que dans toutes les villes qui sont sur les rives de l'Arnon - il y a trois cents ans - ..." (Jg 11,26). Les débuts de la carrière de Jephté, et son vœu (cf. Jg 11,30), coïncideraient avec le trois centième anniversaire de la conquête de la Transjordanie, peu avant l'entrée en Canaan. Selon la chronologie synchronisée d'Israël[6],  les débuts de Jephté dateraient de - 1193, et par conséquent l'entrée d'Israël en Canaan de - 1493.

  • La quatrième année de Salomon

On lit au premier livre des Rois : "En la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des Israélites du pays d'Égypte, en la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv qui est le second mois, il bâtit le Temple de Yahvé." (1 R 6,1). Selon la même chronologie synchronisée[6], la quatrième année de Salomon serait à placer en - 1013 et par conséquent la sortie d'Égypte de nouveau en - 1493.

Mais la péninsule du Sinaï faisait théoriquement partie de l'Égypte. Ici encore la sortie d'Égypte coïncide avec l'entrée en Canaan. Le passage de la mer Rouge se situerait donc quarante années auparavant : en - 1533. Ce que nous amène en pleine période Hyksos, et même au moment de l'expulsion des Hyksos d'Égypte.

Cette datation haute confirmerait pleinement l'opinion des historiens anciens, en particulier Manéthon et Flavius Josèphe, qui, tous, identifiaient les Hébreux avec les Hyksos.

Le pharaon de l'Exode et son fils aîné

Dans les conditions exposées ci-dessus, le pharaon de l'Exode ne peut être que Séqenenrê Taa, l'avant-dernier souverain de la XVIIe dynastie, qui a régné 11 ans à Thèbes, qui a tenté de reconquérir le nord de l'Égypte, aux mains de princes quasiment indépendants, dont précisément les Hyksos dont la capitale était Avaris, dans le Delta.

Les sources égyptiennes ne nous racontent pas comment est mort ce prince. Mais nous savons par l'état de sa momie qu'il a péri de mort violente. Il n'a été embaumé, sommairement, qu'après un certain délai, alors que son corps était déjà dans un état de décomposition avancée.

De plus ce pharaon avait un fils aîné, nommé Iahmès Sapaïr, dont on a conservé une statue, aujourd'hui au Louvre. L'égyptologue Vandersleyen précise : "Séqenenrê eut un héritier, le prince Iahmès. Las ! Il est mort à six ans et son père a suivi de près (...) Très rapidement son culte s'est formé et il est le premier de la grande famille royale de la fin de la 17e et du début de la 18e dynastie à avoir été l'objet d'un culte, avant Amenhotep Ier et Iahmès Néfertari (...) Les inscriptions de la statue révèlent que ce prince est le fils aîné de Séqenenrê Djéhouty-Aa (...) La statue est exceptionnelle à plusieurs points de vue. C'est une grande statue de 1,035 m de haut, ce qui est remarquable à un moment où il n'y a quasi aucune statue ! Elle témoigne d'un chagrin familial ; le prince est évidemment mort prématurément puisqu'il est regretté par sa mère et par ses deux soeurs, et par le roi son père. C'est un cas unique dans toute l'histoire de l'Égypte pharaonique qu'un roi déclare sa paternité et s'adresse directement à son fils, en utilisant la deuxième personne."[7]

Ce contexte historique rappelle étrangement le récit biblique, qui nous parle d'un pharaon mort en combattant après avoir perdu son fils aîné dans la dixième plaie d'Égypte. (Cf. Ex 11 -- 14).

La chronologie synchronisée de l'Égypte place la mort du pharaon Séqenenrê Taa, et par conséquent la date probable de l'Exode, en - 1533[8].

On peut même pousser plus loin la précision.

Étant donné que les Israélites seraient partis de Ramsès, près de Memphis, le 15 Nisan (cf. Nb 33,3), jour de pleine lune, et qu'ils seraient parvenus à Élim, actuel ouadi Gharandel, le 15 du mois suivant (cf. Ex 16,1), autre pleine lune, de l'autre côté de la mer Rouge et à égale distance, les Hébreux auraient franchi la mer juste au moment de la néoménie. Le passage de la mer Rouge aurait donc coïncidé avec l'éclipse totale du soleil du 10 mai - 1533[9], de magnitude 1,08, qui fut visible, ce jour-là, au nord de l'Égypte, vers 16 H 40 et dura plus de 6 minutes. L'historien Josèphe, confirmant la Bible, assure que le passage de la mer Rouge fut marqué par un temps d'obscurité totale, sans doute une éclipse accompagnée d'un très violent orage[10].

L'itinéraire de l'Exode

Le trajet de la sortie d'Égypte a fait l'objet de nombreuses spéculations, car l'identification des lieux signalés par la Bible n'est pas certaine.

Cependant, l'on peut s'en tenir à l'hypothèse classique[11], qui reste la plus probable.

L'Exode commença à partir de Ramsès, une ville-entrepôt (non identifiée), située près de Lisht ou de Memphis. Les Israélites suivirent le chemin du désert, qui va de la capitale aux mines de Sérabit-el-Khadim (dans le Sinaï), et non le chemin des Philistins, ou chemin d'Horus, qui longeait la côte méditerranéenne. Ils campèrent d'abord à Soukkhot, puis à Etham, dans la direction du désert, avant de revenir à Pi-Hariroth, au bord de la mer Rouge, qui pourrait être l'actuel djebel 'Ataqa.

Le pharaon mourut lors de la traversée de la mer Rouge, puis les Israélites atteignirent Elim (actuel ouadi Gharandel) dans la péninsule.

A Mara, les voyageurs rencontrèrent un puits, qui ne contenait qu'une eau amère. Protestations du peuple. Moïse découvrit des plantes qui rendirent le breuvage acceptable.

Puis ce furent les vivres qui manquèrent : nouveaux murmures. Le grand chef devait faire miracles sur miracles. Un soir, des cailles s'abattirent près du camp. Le lendemain une couche de rosée sortit de terre, et quand elle fut dissipée le sol était couvert de la manne, qui sera la nourriture des Hébreux pendant 40 ans.

A Réphidim, dans le désert de Sin, on était attaqué par une troupe de Bédouins, les Amalécites. Mais, avec l'aide de Dieu, la victoire restait à Israël.

On parvint aux pieds du mont Sinaï, l'actuel Djebel Mousa. C'était là que Dieu révélait la Loi à Moïse.

Le peuple repartit plein de confiance vers le nord, en longues files bien ordonnées. Le désert de Pharan, le long du golfe Élanitique (est du Sinaï) était sévère. Les demi-rébellions reprirent. D'étape en étape et de drame en drame, la troupe arrivait à l'oasis de Cadès. Au sortir du désert, c'était un lieu paradisiaque. Longue d'environ quatre-vingts kilomètres, toute bosselée de collines, coupée de falaises, pendant trente-huit ans les tribus fugitives y demeurèrent installées.

De là, on envoya des explorateurs vers la Terre promise sans parvenir, longtemps, à se décider pour la conquérir. Le roi d'Édom, au nord, refusa le passage. Il fallut faire un détour à l'est en contournant la mer Morte. En longeant les hauteurs qui la dominent, on atteignit l'Arnon. C'était encore le désert. De nouveau, les révoltes reprirent, et de nouveau Dieu dut sévir. Des serpents à la morsure brûlante se répandirent dans le camp. Moïse dressa le serpent d'airain. Ceux qui regardèrent vers lui furent sauvés.

A partir de l'Arnon la guerre commença. La victoire contre les Madianites achevait la conquête de la Transjordanie jusqu'au Yabboq. La tâche de Moïse était terminée. Il mourut au mont Nébo, après avoir investi Josué pour lui succéder. Et ce fut la prise de Jéricho qui marquait l'entrée dans Canaan.

Moïse et l'Alliance

Grâce à l’action de Moïse, qui est considéré comme le premier prophète du yahwisme, se mit en place l’Alliance qui créait le lien fondamental entre les tribus et leur Dieu, et qui devenait ainsi le principe fédérateur de groupes naturellement enclins à l'autonomie et à la désunion.

Sur la montagne du Sinaï, Moïse recevait de YHWH le Décalogue, ou code de la Loi (l’Alliance), gravé sur deux tables : « Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d’autres dieux devant moi. Tu ne feras aucune image sculptée [...]. Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu à faux [...]. Tu te souviendras du jour du sabbat [...]. Honore ton père et ta mère. [...] Tu ne tueras pas. Tu ne commettras pas l’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage [...]. Tu ne désireras pas la femme de ton prochain .» (Ex 20, 2-17). À son retour au camp Moïse, de colère, brisait les tables de la Loi quand il apprenait que les Hébreux, en son absence, avaient fondu un veau d'or (le dieu égyptien Apis ou peut-être le dieu de l'orage araméen Haddad ?). Il ordonnait le massacre des adorateurs dudit veau d'or, car Yahvé condamnait le culte de toutes les idoles.

La loi mosaïque mettait la valeur de la vie comme principe primordial et reconnaissait les droits des esclaves. Suivaient la construction du sanctuaire de l’Arche d'Alliance, où étaient déposées les tables de la Loi, la confection des vêtements sacrés et la désignation d’Aaron et de ses fils comme prêtres de YHWH.

Le temple de la déesse égyptienne Hathor de Timna (20 km au nord d'Écyongéber) fut transformé en tente-sanctuaire madianite au XIIe siècle av. J.-C.. Celui-ci présente des analogies frappantes avec la description du tabernacle citée en Ex. 40, 16-21. Dans ce même sanctuaire madianite, il a été découvert un serpent de cuivre à tête dorée qui fait penser au serpent d'airain que Moïse fit dresser sur un étendard (cf. Nb 21, 4-9). Ce dernier sera détruit lors de la réforme d'Ezéchias, car il faisait l'objet d'un culte dans l'enceinte du Temple et était vénéré sous le vocable de Néhushtân (amalgame du mot nahash : serpent, et du mot néhoshet : cuivre, airain) (cf. 2 R 18,4).

Résumé, plan du livre de l'Exode

Les débuts de l'histoire d'Israël tels que décrits dans le livre de l'Exode peuvent se subdiviser en trois parties : (1) l'esclavage du peuple en Égypte, (2) son départ d'Égypte sous la direction de Moïse et (3) sa consécration au service de Dieu dans sa vie religieuse et politique.

La première partie, les chapitres 1 à 15,21, expliquent l'oppression d'Israël en Égypte, l'appel de Moïse, la sortie d'Égypte, l'institution de la Pâque, la marche vers la mer Rouge, la destruction de l'armée de Pharaon, saluée par le chant de victoire de Moïse.

La deuxième partie, les chapitres 15,22 à 18, parlent de la rédemption d'Israël et des événements qui se produisirent au cours du voyage de la mer Rouge vers le Sinaï, les eaux amères de Mara, l'apparition des cailles et de la manne, les débuts de l'observance du sabbat, l'eau miraculeuse du rocher d'Horeb et la bataille contre les Amalécites à Rephidim ; l'arrivée de Jéthro au camp et son conseil concernant le gouvernement civil du peuple.

La troisième partie, les chapitres 19 à 40, traitent de la consécration d'Israël au service de Dieu pendant les événements solennels du Sinaï. Le Seigneur met le peuple à part comme royaume de sacrificateurs et comme nation sainte ; il donne les dix commandements et ses instructions concernant le tabernacle, son ameublement et le culte qu'on devait y pratiquer. Viennent ensuite le récit du péché commis par le peuple quand il adorait le veau d'or, et enfin le compte-rendu de la construction du tabernacle et de sa consécration. "La nuée couvrit la Tente du Rendez-vous et la gloire de Yahvé remplit la Demeure." (Ex 40,34).

Désormais la nuée guiderait les Israélites dans le reste de leur pérégrination.

Références

  1. Henri Meschonnic. Les Noms
  2. C. Desroches Noblecourt. Ramsès II. La véritable histoire. Paris. 1996. Pygmalion.pp 248-256
  3. Avec C. Vandersleyen. L'Egypte et la vallée du Nil. Tome 2. Paris. 1995. PUF. pp 232-237
  4. C. Vandersleyen. L'Egypte et la vallée du Nil. Tome 2. Paris 1995. PUF. pp 213-216
  5. W.L. Moran. Les lettres d'El-Amarna, in LIPO n°13. Paris 1987. Ed. Cerf pp. 13-56
  6. a et b Voir : http://chronosynchro.net/base.php?page=royales [archive]
  7. C. Vandersleyen. Iahmès Sapaïr. Paris 2006. Ed Safran, pages 14-20, 27.
  8. Voir : http://chronosynchro.net/base.php?dir=imper&page=imper [archive]
  9. Éclipse astronomique du 10 mai - 1532 * (= 10 mai - 1533) : http://eclipse.gsfc.nasa.gov/SEsearch/SEsearchmap.php?Ecl=-15320510 [archive]
  10. Antiquités judaïques. II, 308-311, 343-344
  11. Voir : Daniel-Rops, Histoire Sainte, Arthème Fayard, 1943, seconde partie, section I

Annexes

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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