Retour au plan : PLAN
Les extraterrestres.
Sur le plan métaphysique, certes, l'existence d'une vie extraterrestre on même d'une "humanité" extraterrestre est certainement possible, en vertu du raisonnement simpliste suivant : si Dieu a créé une vie, sur terre, (pour l'instant c'est sûr), il a pu en créé 50 et pourquoi pas 10.000 et pourquoi pas une (presque) infinité, dans le reste de l'univers.
De toute façon il y a les anges, qui sont, qu'on le veuille ou non, des êtres "extraterrestres", au sens propre.
Mais sur le plan religieux, ou théologique, c'est beaucoup plus tangent, même si ces messieurs les jésuites du Vatican semblent tout à coup s'enthousiasmer, à mon avis un peu vite. Dieu, le Fils de Dieu, ne s'est incarné qu'une fois, c'est sûr, et c'est sur cette Terre. Donc elle est bien centrale, et l'humanité d'Adam avec elle, dans le plan de Dieu.
Dans la Bible il n'est fait allusion à aucune espèce de vie, en dehors de l'habitacle présent de l'humanité, même si ce silence de la Parole de Dieu peut sembler n'être pas définitivement conclusif.
Mais surtout les nombreuses recherches pour trouver la vie en dehors de la Terre ont été jusqu'ici absolument vaines. Et cela personne ne le dit, personne ne l'avoue. Il y a là un manque de franchise scientifique qui est hallucinant quand on y songe. Pourquoi ne pas l'avouer ? Il n'y a aucune trace de vie, même fossile, sur la Lune, sur laquelle au début du XXe siècle l'astronome et vulgarisateur Flammarion voyait déjà de petits hommes verts. Et pourtant la Lune, aux dernières nouvelles de l'astrophysique, serait un morceau de la Terre éclatée par une violente collision, il y trois ou quatre milliards d'années. S'il y a de la vie sur la Terre, alors, pourquoi pas sur la Lune ?
On n'a pas trouvé la moindre trace de vie, actuelle ou fossile, sur la planète Mars, malgré des programmes exploratoires extrêmement poussés, concoctés surtout par notre ami Carl Sagan, l'illustre astronome agnostique, maintenant décédé. La NASA affirme, pour les gogos, et surtout pour s'attirer les financements du Congrès américain, lequel détient les cordons de la bourse : oui, on n'a pas trouvé de vie fossile à un mètre de profondeur du sol, mais peut-être, sûrement même, on va en trouver à 4 mètres. Il faut donc, vous le voyez bien, y retourner (ce qu'Obama vient très justement de refuser pour des raisons budgétaires). Si on n'en trouve pas à 4 mètres, alors on dira : peut-être, sûrement, y en a-t-il à 8 mètres, et ainsi de suite.
La NASA vient de déclarer à grand fracas, il y a quelques mois, qu'elle avait observé une goutte d'eau sur Mars. S'il y a de l'eau (H2O) donc il y a la vie, C.Q.F.D. Et tout le monde de marcher, y compris les "intelligents" congressmen du Connecticut ou d'ailleurs dans l'Amérique profonde.
Or, pourtant ignorant que je suis, je savais depuis trente ans ou plus qu'il y a de l'eau sur Mars, puisqu'il y a des calottes glaciaires aux pôles qui fluctuent selon les saisons. De l'eau ne signifie pas la vie. L'eau n'est qu'un liquide parmi d'autres. Certes elle entre dans la composition de notre corps de manière importante, mais elle n'est pas le seul élément.
Il est plus que probable, maintenant, après 40 ans d'exploration du système solaire, qu'il n'existe pas la moindre trace de vie dans le ledit système, en dehors de notre bonne vieille Terre. C'est presque désespéré. On nous parle de Titan, d’Europe ou autre Miranda, mais c'est pour faire diversion. Ce sont des mondes minéraux extrêmement froids, qui ne voient guère le Soleil que comme une étoile. Pourquoi pas Pluton et son satellite Charon, quand on y est ?
Certes on peut toujours dire : pourquoi une forme de vie différente ne pourrait-elle pas exister dans ces mondes inhospitaliers ? Mais pourquoi pas aussi dans les atomes de notre corps qui sont des systèmes solaires en miniature ? Ce sont là des supputations gratuites.
L’existence d’exoplanètes ne prouve rien. Jusqu’ici, on en aurait découvert quelque 403 (au 19 octobre 2009, selon Wikipédia). Il est probable qu’il en existe une infinité, chaque étoile, qui est un autre soleil, disposant de son propre système planétaire. On ne les observe qu’indirectement, car leur luminosité est trop faible, noyée qu’elle est dans l’éclat de l’astre principal. Mais leur existence innombrable ne fait guère de doute. Elle est comme naturelle.
Les recherches pour la découverte d’une forme d’intelligence extraterrestre, par l’analyse des ondes électromagnétiques, depuis 1960 au moins, sont restées jusqu’à ce jour absolument vaines. Mais on nous laisse entrevoir des résultats pour 2020 ou 2025, bien sûr. Je serai mort ! Je n’en bénéficierai pas ! Des millions de particuliers, reliés par Internet à un ordinateur central, ont pu participer, ou participent, à des programmes de calcul, grâce à des logiciels appropriés. Jusqu’ici, échec complet. Dans une seconde on aura trouvé, me direz-vous ? Dans une seconde ou peut-être jamais.
Mais surtout le paradoxe de Fermi, qui est un argument scientifique extrêmement fort, s’oppose à la probabilité d’une vie extraterrestre. S’il existait à l’état naturel et spontané de la vie dans le cosmos, il y en aurait une quasi-infinité de formes. Et donc ces formes se seraient déjà manifestées à nous. Plusieurs civilisations, plus anciennes et plus avancées que nous, auraient conquis l’univers. Comment se fait-il que nous ne les ayons jamais observées, sauf dans les rêves des ufologues ? C’est que très probablement nous sommes seuls. C’est à nous qu’il appartient de conquérir le cosmos. Non au cosmos de nous conquérir. La supputation d’une vie extraterrestre n’est qu’une superstition scientifique.
De toute façon il est clair que nous ne voyons les étoiles, et à plus fortes raisons les galaxies, que dans un passé fort lointain, exactement égal à leur éloignement.
Nous apercevons la galaxie d’Andromède à 2 millions et plus d’années en arrière. Et le signal lumineux pour aller vers elle et pour en revenir mettrait plus de 4 millions d’années. Autrement dit la communication avec elle, et a fortiori le voyage vers elle, est absolument impossible. Or elle est la galaxie la plus proche de la nôtre, mis à part les Nuages de Magellan.
Astrophysiquement nous nous situons donc à la pointe de l’univers observable, je dis bien de l’univers observable : tout le reste est relégué pour nous dans un passé profond ou très profond. Pas étonnant alors que nous fussions à la pointe du progrès ! Et d’ailleurs l’univers se pense lui-même par nous.
Ad majorem Dei gloriam, je l’espère.
Objection. Que pensez-vous des Nephilim de la Bible (cf. Gn 6,1-4).
Ah oui,
j'avais oublié l'épisode des Nephilim. Mais ils ne sont pas considérés comme
des extraterrestres dans les commentaires que je connais. Mais plutôt comme des
Titans légendaires. La Bible dit elle-même : "Ce sont les héros des
temps jadis, ces hommes fameux." (Gn 6,4).
A partir du IVe siècle, écrit la Bible de Jérusalem, les Pères ont interprété
les "fils de Dieu" comme étant la lignée de Seth et les "fils
des hommes" comme étant la descendance de Caïn.
Pendant longtemps j’avais subodoré que cette légende des Nephilim présente dans la Bible, ainsi que dans d’autres mythologies du moyen orient, pouvait évoquer un lointain souvenir de l’homme de Neandertal que les homines sapientes de la fin de la dernière glaciation avaient pu rencontrer. Ces fameux (du moins pour nous) hommes étaient plus trapus, rompus à des climats difficiles, sans doute farouches. Ils auraient pu impressionner l’homo sapiens plus gracile.
A la réflexion je me dis que cette hypothèse ne tient pas. Les derniers hommes de Neandertal se sont éteints définitivement en Espagne, il y a quelque 10.000 ans. Mais sans doute beaucoup plus tôt an moyen orient où ils ont dû être chassés par l’homo sapiens, plus nombreux, envahissant, conquérant. Il paraît peu probable que leur souvenir se soit maintenu jusqu’au premier millénaire avant notre ère, époque de la rédaction de la Bible et des autres légendes moyen orientales.
Non. Ces histoires de géants doivent plus tôt refléter la surprise des populations sédentaires du proche ou moyen orient, au premier millénaire, devant les monuments mégalithiques laissés par des civilisations plus anciennes. Leurs constructions grandioses ne pouvaient qu’avoir été édifiées que par des géants, des Titans « ce sont les héros des temps passés, ces hommes fameux » comme dit la Bible. (Gn 6, 4).
Deuxième objection. Etes-vous sûr que Jésus ne s’est incarné qu’une seule fois ?
C'est la foi
catholique qui affirme haut et clair :
l'unicité du Fils de Dieu,
l'unicité de l'Incarnation,
l'unicité de la Rédemption.
Prenez l'épître aux Hébreux par exemple (dont je viens de rédiger ou compléter
l'article dans Wikipédia). Elle est tout entière bâtie sur ce thème de l'unité
définitive du Sacrifice du Christ, de l'unité, par conséquent de l'Incarnation.
Le Christ, par conséquent, l'Homme-Dieu, l'Homo sapiens-Dieu, est
l'unique grand prêtre. Il n'y en a pas d'autres.
Remarquez bien qu'en soi l'unicité de l'Incarnation n'empêcherait pas,
absolument parlant, l'existence d'autres "humanités". Le sacrifice du
Christ serait valable pour eux aussi, et nous aurions à les évangéliser. Mais
tout indique que c'est une chimère.
Le Prologue de saint Jean également est tout entier bâti sur ce thème de
l'unicité de l'Incarnation dans le Cosmos, je souligne, et non pas
seulement sur la Terre (planète).
"Il (Jésus) était dans le cosmos, et le cosmos fut par lui, et
le cosmos ne l'a pas reconnu." (Jn 1,10).
Quant au modèle d’atome
de Rutherford, je l'ai pris comme un exemple connu (je ne suis pas un
scientifique). Il pourrait y avoir aussi des êtres vivants (pourquoi pas ?)
dans un modèle de Bohr ou tout autre modèle quantique. C'est un raisonnement ab
absurdo.
Merci quand même de vos remarques pointues.
Troisième objection. Cosmos n’est-il pas une rétroversion du ‘mundum’ de la Vulgate, qui ne pouvait guère désigner que la terre présente ?
J'ai pris cosmos dans l'original grec
de saint Jean.
La Vulgate n'est qu'une traduction.
La foi catholique est infiniment stricte et absolue là-dessus. Aucun compromis
n'est possible. Il n'y a qu'un Dieu, qu'un Christ et qu'un Sauveur,
Jésus-Christ, Homme (terrestre) et Dieu. C'est tout le Credo. Les martyrs sont
morts pour cela. Moi, je suis prêt à mourir. Crucifiez-moi, comme on le fait au
Nigeria, ou ailleurs.
J'ai bien dit par ailleurs que je n'excluais pas l'existence d'une vie
extra-terrestre pour des raisons métaphysiques (tout est possible à Dieu, c'est
aussi le Credo : Credo in unum Deum Patrem omnipotentem) mais pour des
raisons scientifiques ou de bon sens.
Troisième objection. Martyr ? N’en faites-vous pas un peu trop ?
Cosmos dans Jean ne peut que désigner ce monde-ci, cette Terre. Il ne savait pas que la Terre n’était qu’une planète.
L’univers, aux dernières nouvelles, ne serait pas infini.
Les mondes, dites-vous, sont trop éloignés en arrière pour que l’on communique avec eux. Cela ne prouve en rien que des vies ‘parallèles’ ne s’y soient pas développées. Vous n’en savez rien. L’affaire est indécidable.
Sur la foi
catholique, je maintiens intégralement mes propos. Je suis prêt au martyre, et
avec joie, pour la défendre, et son Credo.
Ne sommes-nous pas sur un forum catholique ?
Au Nigeria, il existe vraiment des chrétiens crucifiés pour leur foi. Quelle
chance ils ont !
Le mot grec Cosmos qui désigne l'univers, dans saint Jean, s'oppose au
mot Gê qui signifie la Terre. Votre argumentation biblique ne tient pas.
Si l'univers n'est pas infini, au sens divin, il est au moins quasi-infini, vu
le nombre immense d'étoiles et de galaxies que l'on découvre. Les limites de
l'univers (s'il y en a) restent totalement hors d’atteinte de la science contemporaine.
Votre argumentation sur l'éloignement des mondes paraît plus convaincante. Mais
elle signifie que si par impossible il existait d'autres vies dans l'univers,
elles seraient à jamais inabordables, puisque des civilisations bien plus avancées
que la nôtre ne nous auraient jamais abordés.
Définitivement donc, selon votre propre point de vue, nous sommes seuls. Vous
pouvez aussi bien imaginer l'existence d'êtres vivants, inconnus et
inobservables, des civilisations entières, dans l'infiniment petit, dans vos
cellules, dans vos atomes. Pourquoi pas ? Ce serait le même rêve.
Nous sommes seuls. C.Q.F.D.
Le 16 novembre 2009. Recopie d’interventions sur le Forum catholique.