Note 23

Cana en Galilée

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Cana en Galilée doit être cherché à Khirbet Qana,  14 kilomètres à vol d’oiseau au nord de Nazareth au-delà de l’ancienne Séphoris, et non pas à Kafr Kenna,  6 kilomètres à vol d’oiseau de Nazareth, sur la route qui mène de Nazareth à Tibériade.

Mgr Clemens Kopp nous le démontre d’une manière convaincante dans ses remarquables « Itinéraires évangéliques » (pages 271-285 de la traduction française).

La tradition en faveur de Khirbet Qana remonterait à l’antiquité ; tandis que celle en faveur de Kafr Kenna ne daterait que du XVII e siècle. Au surplus Qana n’est pas Kenna, surtout en hébreu ou en arabe (op. cit. page 276).

Heureusement qu’il en est ainsi pour l’exégète ! (que cet exégète soit professionnel ou amateur, peu importe).  Dans le cas contraire on comprendrait mal ce passage de l’évangile de Jean, où il est dit : « De Nazareth ... peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,46). Or c’était Nathanaël qui parlait, originaire lui-même de Cana (cf. Jn 21,2) ! Si Cana eût été tout proche de Nazareth, il paraîtrait peu vraisemblable que Nathanaël n’eût pas entendu parler du charpentier, ou plutôt de l’artisan, de Nazareth. Cela devient plus plausible si l’on place Cana à Khirbet Qana. 

Il reste possible que l’un des « frères de Jésus », Simon, se fût installé entre temps à Cana. En effet Saint Marc (3,18) le désignait comme le Cananéen (ton Kananaion) ou, d’après le manuscrit Alexandrinus, le Cananite (ton Kananitên). Il est vrai que saint Luc, lui (6,15 et Ac 1,13), comprenait : le Zélé, ou le Zélote. 

Mais une fois de plus l’évangile tiers, ici saint Matthieu (10,4), venait à la rescousse de saint Marc et nous donnait bien le Cananéen (Kananaios), ou encore le Cananite (Kananitês), selon le Sinaïticus et d’autres témoins, (l’Alexandrinus faisant ici défaut, par lacune).

Peut-être était-ce lui, Simon, le marié des noces de Cana. Dans ce cas on s’expliquerait fort bien que Marie, et Jésus lui-même, très proches parents, eussent été invités à ces noces.

La tradition ancienne, pourtant, ne signalait pas de descendance de ce Simon, ou Siméon, « frère » du Seigneur, apôtre et deuxième évêque de Jérusalem, pas plus que de Jacques, son frère, d’ailleurs. Au contraire, ce furent les descendants de Jude, quatrième « frère du Seigneur », avant dernier des apôtres, ce « Judas non l’Iscariote » de Jn 14,22, qui se virent inquiétés par Domitien comme héritiers de David (cf. H.E. III, 19-20).

Rappelons qu’à l’époque des noces de Cana, les frères du Seigneur, Jacques, Simon et Jude, ne faisaient pas encore partie des disciples rapprochés de Jésus, car Jésus n’avait pas encore désigné ses douze apôtres.

Les disciples de Jésus, que nous voyions assister aux noces de Cana, étaient seulement les six « johannites » recrutés au bord du Jourdain, avec la complicité, d’ailleurs, de Jean-Baptiste : Jean, André, vraisemblablement Jacques le frère de Jean, Simon-Pierre, Philippe et Nathanaël (autrement appelé Barthélemy, ou Bar Thélemy, ou le fils de Thélemy). (Cf. Jn 2,35-51 et Mt 10,3 p). 

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