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Etude sémantique.

« Signes » et « miracles »

dans le IV e évangile.

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On venait de le dire : l’emploi du chiffre 7, chez Jean, faisait référence à l’Ancien Testament. Il faisait penser aux sept jours de la création du monde (cf. Gn 1,1 --- 2,4), ou encore, secondairement, au chandelier à sept branches du Temple (cf. Ex 25,37)…

De même l’emploi du mot « signe » par Jean, pour désigner le miracle relevait d’une très ancienne tradition biblique. Il suffirait pour s’en convaincre de mentionner les principales attestations vétérotestamentaires  de cet emploi du mot :

Ex 3,12

Jg 6,17

1 S 10,7-9

2 R 20,8-11

Is 7,11

Is 7,14

Is 38,7

De même le Nouveau Testament employait fréquemment ce mot pour définir le miracle comme un « signe » venant de la part de Dieu, une preuve de sa présence ou de sa providence :

Mt 12,38-39

Mt 16,1

Mt 16,4

Mc 8,11-12

Mc 16,17

Mc 16,20 (dernier mot de Marc.)

Lc 11,29

Ac 2,22

Ac 5,12

Ac 6,8

Ac 8,6

Ac 8,13

Jean, lui, l’employait systématiquement.

Jn 2,11

Jn 2,23

Jn 3,2

Jn 4,48

Jn 4,54

Jn 6,30

Jn 7,31

Jn 9,16

Jn 12,37

Jn 20,30

Notons que le mot de “miracle”, au sens de chose qu’on admire, de chose étonnante ou supranaturelle (thauma), ne se rencontrait pas dans le Nouveau Testament.

Le grec du Nouveau Testament utilisait seulement les mots :

œuvre  (ergon)

puissance (dunamis)

prodige (teras)

signe (sêmeion).

Jean avait privilégié le mot « signe », car ce mot renvoyait à un sens.

La signification que Jean attachait à ce mot, et du même coup la finalité principale que l’évangéliste attribuait au miracle en tant que tel, lui-même l’avait définie très clairement dans la première conclusion de son livre : « Jésus a accompli en présence des disciples encore bien d’autres signes, qui ne sont pas relatés dans ce livre. Ceux-là l’ont été pour que vous croyiez… » (Jn 20,30-31). 

Le miracle était une signature divine qui, de soi, entraînait la foi.

Tout le IV e évangile était construit en fonction des miracles de Jésus. Chacune des « apocalypses », et l’appendice, s'ordonnaient autour d’un miracle qui éclairait avec pertinence l’un de leurs thèmes majeurs, ou même fournissait l’occasion de son exposition. C’était du moins ce que nous avions essayé de démontrer.

L’ensemble des miracles culminait dans le miracle des miracles, celui de la résurrection du Christ. Il était le « signe » suprême de la divinité de Jésus-Christ. Il était le « sceau », au sens d’achèvement, du mystère de notre rédemption.

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