(Matthieu 23,25-26 ; 23,23-24 ; 23,27-28 ; 23,4 ; 23,29-36 ; 23,13-22) ;
Luc 11, 37-54
Sur ces mots, un Pharisien l’invite à dîner chez lui. Il entra et se mit à table. Ce que voyant, le Pharisien s’étonna qu’il n’eût pas fait d’abord les ablutions avant le repas. Mais le Seigneur lui dit : « Vous voilà bien vous, les Pharisiens ! Malheur à vous scribes et Pharisiens hypocrites, qui purifiez l’extérieur de la coupe, de l’écuelle et du plat, et votre intérieur à vous est rempli de rapine, d’intempérance et de perversité ! Insensés ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe et de l’écuelle afin que l’extérieur aussi devienne pur. Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez donc plutôt en aumônes ce que vous avez, et tout, pour vous, sera pur. « Mais malheur à vous scribes et Pharisiens hypocrites, qui acquittez la dîme de la menthe, du fenouil, et du cumin, de la rue et de toutes plantes potagères après avoir négligé les points les plus graves de la Loi, la justice et l’amour de Dieu, la miséricorde et la bonne foi ; c’est ceci qu’il fallait pratiquer, sans négliger cela, sans omettre cela. Guides aveugles, qui arrêtez au filtre le moustique et engloutissez le chameau ! « Malheur à vous, Pharisiens, qui tenez à occuper le premier siège dans les synagogues et à recevoir les salutations sur les places publiques ! Malheur à vous, car vous êtes comme ces tombeaux que rien ne signale et sur lesquels on marche sans le savoir ! Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au dehors ils ont belle apparence, mais au dedans ils sont pleins d’ossements de mort et de toute pourriture ; vous de même, au dehors vous offrez aux yeux l’apparence de justes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » Un légiste prit alors la parole : « Maître, dit-il, en parlant ainsi, tu nous insultes, nous aussi ! » Il répondit : « A vous aussi, légistes, malheur, parce que vous chargez les gens de fardeaux insupportables, alors que vous-mêmes ne touchez pas à ces fardeaux d’un seul de vos doigts ! « Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes refusent de les remuer du bout du doigt ! « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui bâtissez les sépulcres des prophètes et décorez les tombeaux des justes, tout en disant : Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes. Et ce sont vos pères qui les ont tués ! Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes et vous approuvez les actes de vos pères ! Eux ont tué, et vous, vous bâtissez ! « Eh bien ! vous, comblez la mesure de vos pères ! « Serpents, engeance de vipères ! Comment pourrez-vous échapper à la géhenne de feu ? « Et c’est bien pourquoi la Sagesse de Dieu a dit : Je vous enverrai des prophètes et des apôtres ; ils en tueront et persécuteront, afin qu’il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes. C’est pourquoi, voici que j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes : Vous en tuerez et mettrez en croix, vous en flagellerez dans vos synagogues et pourchasserez de ville en ville pour que retombe sur vous tout le sang des justes répandu sur la terre depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel ! En vérité, oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération ; tout cela va retomber sur cette génération. « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux ! Malheur à vous, légistes, parce que vous avez enlevé la clef de la science ! Vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés ! Vous n’entrez certes pas vous-mêmes et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient ! « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui parcouraient mers et continents pour gagner un prosélyte, et, quand vous l’avez gagné, vous le rendez digne de la géhenne deux fois plus que vous ! « Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : ‘Si l’on jure par le sanctuaire, cela ne compte pas ; mais si l’on jure par l’or du sanctuaire, on est tenu.’ Insensés et aveugles ! Quel est donc le plus digne, l’or ou le sanctuaire qui a rendu cet or sacré ? Vous dites encore : ‘Si l’on jure par l’autel cela ne compte pas ; mais si l’on jure par l’offrande qui est sur l’autel on est tenu. Aveugles ! quel est donc le plus digne, l’offrande ou l’autel qui rend cette offrande sacrée ? Aussi bien, jurer par l’autel, c’est jurer par lui et par tout ce qui est dessus ; jurer par le sanctuaire, c’est jurer par lui et par Celui qui l’habite ; jurer par le ciel, c’est jurer par le trône de Dieu et par Celui qui y siège. » Quand il fut sorti de là, les scribes et les Pharisiens se mirent à lui en vouloir terriblement et à le faire parler sur une foule de choses, lui tendant des pièges pour surprendre une parole sortie de sa bouche. |