Voir plan                                                                 

Voir synopse des textes

Numéro précédent

Numéro suivant

100. Fête des Tentes à Jérusalem. Octobre. La femme adultère. Guérison d’un aveugle-né

Jean 7,2 ---- 10,21

Cependant la fête juive des Tentes approchait. Ses frères lui dirent donc : « Passe d’ici en Judée, afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais : on n’agit pas en secret, quand on veut être connu. Puisque tu fais ces œuvres-là, manifeste-toi au monde. » Même ses frères en effet ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit alors : « Mon temps n’est pas encore venu, tandis que pour vous le temps est toujours bon. Le monde ne peut pas vous haïr ; moi, il me hait, parce que j’atteste que ses œuvres sont mauvaises. Vous, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli. » Cela dit, il resta en Galilée. Toutefois, quand ses frères furent montés à la fête, alors il monta lui aussi, mais en secret, sans se faire voir. Les Juifs le cherchaient donc pendant la fête et disaient : « Où est-il ? » On chuchotait dans les groupes à son sujet. Les uns disaient : « C’est un homme de bien. » -- « Non, disaient les autres, il trompe le peuple. » Toutefois personne ne s’exprimait librement sur son compte, par crainte des Juifs.

On était déjà au milieu de la fête, quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. Les Juifs, étonnés, disaient : « Comment connaît-il ses lettres sans avoir étudié ? » Jésus leur répondit :

« Ma doctrine n’est pas de moi,

mais de celui qui m’a envoyé.

Si quelqu’un veut accomplir sa volonté,

il verra si ma doctrine est de Dieu

ou si je parle de moi-même.

Celui qui parle de lui-même

cherche sa propre gloire ;

mais celui qui cherche la volonté de celui qui l’a envoyé,

celui-là est véridique ;

il n’y a pas d’imposture en lui.

Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi ?

Or aucun de vous ne l’observe, cette Loi !

« Pourquoi voulez-vous me tuer ? » La foule répondit : « Un démon te possède. Qui veut te tuer ? » Jésus reprit : « Pour une seule œuvre que j’ai faite, vous voilà tous étonnés. Moïse vous a donné la circoncision, -- non qu’elle vienne de Moïse, mais des patriarches, -- et vous la pratiquez le jour du sabbat. Ainsi on circoncit un homme le jour du sabbat pour que soit sauve la Loi de Moïse, et vous êtes en colère contre moi, parce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ! Cessez de juger sur l’apparence. Jugez sur l’équité. »

Cependant des gens de Jérusalem disaient : « N’est-ce pas lui qu’ils veulent tuer ? Le voilà qui parle en toute liberté et ils ne lui disent rien !  Est-ce que vraiment les autorités auraient reconnu qu’il est le Christ ? Nous savons pourtant d’où il est, tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Jésus enseignait alors dans le Temple ; il s’écria :

« Oui, vous me connaissez

et vous savez d’où je suis.

Cependant je ne suis pas venu de moi-même,

mais il m’envoie vraiment, celui qui m’a envoyé.

Vous, vous ne le connaissez pas.

Moi, je le connais,

parce que je viens d’auprès de lui

et que c’est lui qui m’a envoyé. »

Ils voulurent alors l’arrêter ; mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.

Dans la foule, beaucoup crurent en lui : « Le Christ, quand il viendra, disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes que n’en a accompli cet homme ? » Les Pharisiens entendirent qu’on chuchotait ainsi à son sujet dans la foule. Ils envoyèrent des gardes pour l’arrêter.

Jésus dit alors :

« Je ne suis plus avec vous que pour peu de temps :

puis je m’en irai vers celui qui m’a envoyé.

Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas ;

où je suis, moi,

vous, vous ne pouvez venir. »

Les Juifs se dirent alors entre eux : « Où doit-il donc aller, que nous ne le trouverons pas ? Va-t-il rejoindre ceux qui sont dispersés chez les Grecs et va-t-il instruire les Grecs ? Qu’a-t-il voulu dire par ces mots :

‘Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas ;

où je suis, moi,

vous, vous ne pouvez venir’ ? »

Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus, debout, lança à pleine voix : 

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi

et qu’il boive, celui qui croit en moi ! 

selon le mot de l’Ecriture :

De son sein couleront des fleuves d’eau vive. »

Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui ; car il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

Dans la foule, plusieurs qui avaient entendu disaient : « C’est vraiment lui, le prophète ! » D’autres : « C’est le Christ ! » Mais d’autres répondaient : « Le Christ viendrait-il de Galilée ? L’Ecriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et du bourg de Bethléem que le Christ doit venir ? » La foule se divisa donc à cause de lui. Certains voulaient l’arrêter, mais personne ne porta la main sur lui.

Les gardes revinrent trouver les grands prêtres et les Pharisiens. Ceux-ci leur dirent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme ! » Les Pharisiens leur répliquèrent : « Vous vous y êtes donc laissés prendre, vous aussi ! Est-il un seul des notables qui ait cru en lui, ou un seul des Pharisiens ? Mais cette racaille qui ignore la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était venu précédemment trouvé Jésus, leur dit : « Notre Loi condamne-t-elle un homme sans qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu Galiléen, toi aussi ? Etudie ! Tu verras que de la Galilée il ne surgit pas de prophète. »

Et ils s’en retournèrent chacun chez soi. Jésus, lui, s’en alla au mont des Oliviers.

Mais, dès l’aurore, il parut à nouveau dans le Temple, et tout le peuple venait à lui. Il s’assit donc et se mit à les enseigner. Les scribes et les Pharisiens lui amènent alors une femme surprise en adultère et, la plaçant bien en vue, ils disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse nous a prescrit dans la Loi de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol. Comme ils insistaient, il se redressa et leur dit : « Que celui de vous qui est sans péché lui jette la première pierre ! » Et, se baissant à nouveau, il se remit à écrire sur le sol. A ces mots, ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus vieux ; et Jésus resta seul avec la femme, qui était toujours là. Alors, se redressant, il lui dit : « Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » -- « Personne, Seigneur », répondit-elle. -- « Moi non plus, lui dit Jésus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. » 

Jésus leur adressa encore la parole. Il dit :

« Je suis la lumière du monde ;

qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ;

mais aura la lumière de la vie. »

Les Pharisiens lui dirent : « Tu te rends témoignage à toi-même ; ton témoignage ne vaut pas. » Jésus leur répondit : 

« Oui, je me rends témoignage à moi-même

et toutefois mon témoignage vaut,

parce que je sais

d’où je suis venu et où je vais ;

mais vous, vous ne savez

ni d’où je viens ni où je vais.

Vous, vous jugez selon la chair ;

moi, je ne juge personne ;

ou, s’il m’arrive de juger, moi,

mon jugement est valable,

parce que je ne suis pas seul ;

il y a moi et celui qui m’a envoyé.

Or il est écrit dans votre Loi

que de deux personnes le témoignage vaut.

Je me rends témoignage à moi-même ;

mais pour moi témoigne aussi le Père qui m’a envoyé. »

Ils lui dirent alors : »Où est ton Père ? » Jésus répondit :

« Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ;

si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Il prononça ces paroles au Trésor, alors qu’il enseignait dans le Temple. Personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

Jésus leur dit encore :

« Je m’en vais et vous me chercherez

et vous mourrez dans votre péché.

Où je vais

vous ne pouvez venir. »

Les Juifs se disaient : « Va-t-il se donner la mort, pour qu’il dise : ’Où je vais, vous ne pouvez venir’ ? » Jésus continua :

« Vous, vous êtes d’en bas ;

moi, je suis d’en haut.

Vous, vous êtes de ce monde ;

moi, je ne suis pas de ce monde.

Je vous ai dit : ’Vous mourrez dans vos péchés.’

Oui, si vous ne croyez pas que Je Suis,

vous mourrez dans vos péchés. »

Ils lui dirent alors : « Qui es-tu ? » Jésus leur répondit :

« D’abord ce que je vous dis.

J’ai beaucoup à dire de vous,

beaucoup à condamner ;

mais celui qui m’a envoyé est véridique

et ce que j’ai appris de lui,

je le dis dans le monde. »

Ils ne comprirent pas qu’il leur désignait le Père. Alors Jésus leur dit :

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme,

alors vous saurez que Je Suis

et que je ne fais rien de moi-même ;

ce que le Père m’a enseigné,

je le dis,

et celui qui m’a envoyé est avec moi ;

il ne m’a pas laissé seul,

parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »

Comme il disait cela, beaucoup crurent en lui.

Jésus dit alors à ceux des Juifs qui l’avaient cru :

« Si vous demeurez dans ma parole,

vous serez vraiment mes disciples,

vous connaîtrez alors la vérité

et la vérité vous rendra libres. »

Ils lui répondirent : « Nous sommes la race d’Abraham et jamais nous n’avons été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : ‘Vous deviendrez libres’ ? » Jésus leur répondit :

« En vérité, en vérité, je vous le dis,

tout homme qui commet le péché est un esclave.

Or l’esclave n’est pas pour toujours dans la maison,

le fils y est pour toujours.

Si donc le Fils vous affranchit,

vous serez réellement libres.

Oui, je sais que vous êtes la race d’Abraham ;

n’empêche que vous voulez me tuer,

parce que ma parole n’entre pas en vous.

Moi, je dis

ce que j’ai vu chez mon Père ;

et vous, vous faites

ce que vous avez entendu auprès de votre père. »

Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit :

« Si vous étiez les enfants d’Abraham,

vous feriez les œuvres d’Abraham.

Or vous voulez me tuer,

moi qui vous dis la vérité,

que j’ai entendue de Dieu.

Cela, Abraham ne l’a pas fait !

Vous, vous faites les œuvres de votre père. »

Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ; nous n’avons qu’un Père : Dieu. » Jésus reprit :

« Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez,

car c’est de Dieu que je suis issu et que je viens ;

je ne suis pas venu de moi-même,

c’est lui qui m’a envoyé.

Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ?

C’est que vous ne pouvez pas écouter ma parole.

Vous avez pour père le diable

et ce sont les désirs de votre père

que vous voulez accomplir.

Dès l’origine, ce fut un homicide ;

il n’était pas établi dans la vérité

parce qu’il n’y a pas de vérité en lui :

quand il dit ses mensonges,

il les tire de son propre fonds,

parce qu’il est menteur et père du mensonge.

Mais moi, c’est parce que je vous dis la vérité

que vous ne me croyez pas.

Qui d’entre vous me convaincra de péché ?

Et si je dis la vérité,

pourquoi ne me croyez-vous pas ?

Qui est de Dieu

entend les paroles de Dieu ;

si vous n’entendez pas,

c’est que vous n’êtes pas de Dieu. »

Les Juifs lui répliquèrent : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et qu’un démon te possède ? » Jésus répondit :

« Je ne suis pas un possédé,

mais j’honore mon Père,

et vous, vous cherchez à me déshonorer.

Je ne cherche pas ma gloire ;

quelqu’un s’en occupe et juge.

En vérité, en vérité, je vous le dis,

si quelqu’un garde ma parole,

il ne verra jamais la mort. »

Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous sommes sûrs qu’un démon te possède. Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu dis :

‘Si quelqu’un garde ma parole,

il ne goûtera jamais de la mort.’

Es-tu donc plus grand qu’Abraham, notre Père, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être ? » Jésus répondit :

« Si je me glorifiais moi-même,

ma gloire ne serait rien ;

c’est mon Père qui me glorifie,

lui dont vous dites : ‘Il est notre Dieu’

et pourtant vous ne le connaissez pas.

Moi, je le connais ;

Et si je disais : ‘Je ne le connais pas’,

je serais, comme vous, un menteur.

Mais je le connais et je garde sa parole.

Abraham, votre père, exulta

à la pensée de voir mon Jour ;

il l’a vu et il s’est réjoui. »

Les Juifs lui dirent alors : « Tu n’as pas cinquante ans et tu as vu Abraham ! » Jésus leur répondit :

« En vérité, en vérité, je vous le dis,

avant qu’Abraham fût,

je Suis. »

Ils ramassèrent alors des pierres pour les lui jeter ; mais Jésus se déroba et sortit du Temple.

En passant, il vit un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » -- « Ni lui ni ses parents n’ont péché, répondit Jésus, mais c’est pour qu’en lui se manifestent les œuvres de Dieu.

« Tant qu’il fait jour,

il me faut travailler aux œuvres de celui qui m’a envoyé ;

la nuit vient,

où nul ne peut travailler.

Tant que je suis dans le monde,

Je suis la lumière du monde. »

Cela dit, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive, en enduisit les yeux de l’aveugle et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (mot qui signifie : Envoyé). L’aveugle s’en alla, il se lava et il revint voyant clair.

Les voisins et les gens habitués à le voir mendier auparavant dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait assis à mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » -- « Non, disaient les autres ; mais il lui ressemble. » Lui disait : « C’est bien moi. » Ils lui dirent alors : « Comment donc tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit ; « C’est celui qu’on appelle Jésus qui a fait de la boue ; il m’en a enduit les yeux et m’a dit : ‘Va te laver à Siloé. ‘ Alors je suis parti, je me suis lavé et j’ai vu. » Ils lui dirent : « Où est-il ? » Il répondit : « Je n’en sais rien. »

On l’amène aux Pharisiens, l’ancien aveugle. Or c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. Les Pharisiens lui demandèrent donc à leur tour comment il avait recouvré la vue. Il leur dit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé et j’y vois. » Certains des Pharisiens disaient : « Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat » ; d’autres répliquaient : « Comment un pécheur pourrait-il accomplir de pareils signes ? » Ils étaient divisés. Alors ils s’adressèrent encore une fois à l’aveugle : « Et toi, lui dirent-ils, que dis-tu de lui, de ce qu’il t’a ouvert les yeux ? » L’homme répondit : « C’est un prophète. »

Cependant les Juifs ne voulurent pas croire que cet homme eût été aveugle et qu’il eût recouvré la vue, avant d’avoir convoqué ses parents. Ils leur demandèrent : « Cet homme est-il votre fils dont vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’il voie à présent ? » Ses parents répondirent : « Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né aveugle. Mais comment il y voit maintenant et qui lui a ouvert les yeux, nous n’en savons rien. Il a l’âge ; il s’expliquera bien lui-même. » Ses parents dirent cela par peur des Juifs ; car les Juifs s’étaient mis d’accord pour exclure de la synagogue quiconque reconnaîtrait Jésus pour le Christ. C’est pour cette raison-là que ces parents dirent : « Il a l’âge ; interrogez-le. »

Les Juifs le convoquèrent donc une seconde fois et lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous, nous savons que cet homme est un pécheur. » -- « Si c’est un pécheur, répondit-il, je ne sais pas ; je ne sais qu’une chose, j’étais aveugle et maintenant j’y vois. » Ils lui dirent alors : « Que t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l’entendre encore une fois ? Auriez-vous envie vous aussi de devenir ses disciples ? » Ils l’accablèrent d’injures : « Toi, dirent-ils, tu es disciple de cet homme ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous, nous savons que c’est à Moïse que Dieu a parlé ; mais lui, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « C’est là justement l’étonnant : que vous ne sachiez pas d’où il est, alors qu’il m’a ouvert les yeux. Nous savons bien que Dieu n’exauce pas les pécheurs, mais que si un homme est religieux et accomplit sa volonté, celui-là il l’exauce. Jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils lui répondirent : « De naissance, tu n’es que péché, et tu nous fait la leçon ! » Et ils le chassèrent.

Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé. Le rencontrant, il lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, c’est lui qui te parle. » Alors il dit : « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui.

Jésus dit alors : 

« C’est pour un jugement

que je suis venu en ce monde :

pour que voient ceux qui ne voient pas

et pour que ceux qui voient deviennent aveugles. »

Des Pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent et lui dirent : « Sommes-nous des aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : 

« Si vous étiez des aveugles,

vous seriez sans péché ;

mais vous dites : ‘Nous voyons !’

Votre péché demeure. 

« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais pénètre par une autre voie, celui-là est le voleur et le pillard ; celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. Le portier lui ouvre et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle une à une et les fait sortir. Quand il a mis dehors ses bêtes, il marche devant elle et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger, elles le fuiront au contraire, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Jésus leur dit cette parabole ; mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. Jésus dit alors :

« En vérité, en vérité, je vous le dis,

je suis la porte des brebis.

Tous ceux qui sont venus avant moi

sont des voleurs et des pillards ;

mais les brebis ne les ont pas écoutés.

Je suis la porte.

Qui entrera par moi sera sauvé ;

il entrera et sortira

et trouvera sa pâture.

Le voleur ne vient

que pour voler, égorger et détruire.

Moi, je suis venu

pour que les brebis aient la vie

et l’aient en abondance.

Je suis le bon pasteur.

Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.

Le berger à gages, qui n’est pas le pasteur

et à qui n’appartiennent pas les brebis,

voit-il venir le loup,

il laisse là les brebis, il se sauve

et le loup les emporte et les disperse.

C’est qu’il est berger à gages

et n’a pas souci des brebis.

Je suis le bon pasteur ;

je connais mes brebis

et mes brebis me connaissent,

comme le Père me connaît

et que je connais le Père,

et je donne ma vie pour mes brebis.

J’ai d’autres brebis encore,

qui ne sont pas de cet enclos ;

celles-là aussi, je dois les mener ;

elles écouteront ma voix ;

et il y aura un seul troupeau,

un seul pasteur.

Si le Père m’aime,

c’est que je donne ma vie,

pour la reprendre.

On ne me l’ôte pas ;

je la donne de moi-même.

J’ai pouvoir de la donner

et pouvoir de la reprendre ;

tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. »

Les Juifs se divisèrent à propos de ces paroles. Beaucoup d’entre eux disaient : « Il est possédé d’un démon ; il délire. A quoi bon l’écouter ? » D’autres disaient : « Ce n’est pas là langage de possédé. Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles ? »

Retour à l’en-tête