Le Nouveau testament ne connaît jamais que deux Jacques
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Le Nouveau Testament, comme toute l’antiquité chrétienne, n’a jamais connu que deux Jacques et deux Judas (ou Jude). Les expressions de Marc : « Jacques le petit [ou le mineur, ou encore le second] » (Mc 15,40), et de Jean : « Judas, non l’Iscariote » (Jn 14,22) le montrent bien.
Le « mineur » voulait distinguer deux Jacques : le majeur, frère de Jean, fils de Zébédée, apôtre et l’un des premiers disciples, qui devait périr martyr dès 44, lors de la persécution d’Agrippa. Et le mineur, « frère du Seigneur », fils d’Alphée selon les synoptiques (cf. Mc 3,18), fils de Clopas selon Jean (Cf. Jn 19,25), apôtre et premier évêque de Jérusalem, martyrisé vers 62 de notre ère.
Saint Paul (cf. Ga 1,19) confortait cette interprétation : « Je n’ai pas vu d’autre apôtre sinon (ei mê) Jacques, le frère du Seigneur. »
La traduction de la Bible de Jérusalem est fautive : « Mais seulement Jacques ». La Vulgate qui serre toujours le texte grec de très près dit bien : « Alium autem apostolorum non vidi nisi Iacobum fratrem Domini. »
Aussi bien la tradition occidentale, jusqu’au Concile de Trente inclus, n’a jamais admis que l’existence de ces deux Jacques, tous deux apôtres.
Clément d’Alexandrie, tel que cité par Eusèbe de Césarée (H.E. II, 1, 5), abondait dans ce sens-là et nous confirmait que l’antiquité chrétienne n’avait jamais entendu parler que de ces deux Jacques : « Et il eut deux Jacques : l’un, le juste qui, ayant été jeté du haut du pinacle du Temple, fut frappé jusqu’à la mort d’un bâton de foulon, et l’autre qui fut décapité. »
De la même manière l’expression de Jean : « Pas l’Iscariote » (Jn 14,22) voulait nous signifier qu’il n’y eut que deux Jude (ou Judas) dans l’entourage de Jésus. Jude, le frère du Seigneur, apôtre, celui qui interpella le Christ lors de la dernière Cène, et Judas l’Iscariote, celui qui a trahi.