Retour au plan : PLAN
Et il disait : « Il en est du Royaume de Dieu comme d’un homme qui aurait jeté du grain en terre : qu’il dorme ou qu’il se lève, la nuit ou le jour, la semence germe et pousse, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, puis plein de blé dans l’épi. Et quand le fruit s’y prête, aussitôt il y met la faucille, parce que la moisson est à point. » |
Marc à son tour se retrouve tout seul. C’est l’un des quatre épisodes de la synopse, que nous avons déjà signalés, où Marc a été omis aussi bien par Matthieu grec que par Luc. Vraisemblablement, ici, parce qu’ils ont jugé que cette parabole faisait double emploi avec la première, celle du semeur qui sème sa semence. Luc a stoppé là le discours parabolique qui chez lui est relativement court, seulement 15 versets. Matthieu grec au contraire va le prolonger, avec encore une parabole sur les moissons, celle de l’ivraie (ce qui explique facilement l’omission de la petite parabole actuelle, celle du blé qui pousse tout seul), avec en plus cinq autres paraboles, ainsi que d’abondants commentaires, pour compléter la série des sept paraboles, prévue dans son plan initial.
L’évangile de Matthieu grec, en effet, reste un ouvrage archicomposé et archistructuré, un chef d’œuvre d’écriture.
Bien que rapportée par le seul Marc, cette petite parabole du blé qui pousse sans qu’on y prenne garde, est loin d’être insignifiante. Nulle parabole d’évangile, d’ailleurs, n’est insignifiante. Celle-ci décrit fort bien l’attente passive de celui qui s’est investi dans un projet, et qui s’en remet totalement au travail discret de la Providence. De même le missionnaire doit-il semer à profusion la Parole de Dieu. Mais la croissance comme les récoltes futures ne dépendent plus de lui.
De temps en temps, le paysan va vérifier l’état de son champ ensemencé. Mais il ne lui servirait à rien de tirer sur la tige de blé pour qu’elle poussât plus vite.