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33. Guérison de la belle-mère de Simon, le même jour.

(Matthieu 8, 14-15). Marc 1, 29-31. Luc 4, 38-39.

Et aussitôt, en sortant de la synagogue, il entra dans la maison de Simon et d’André, avec Jacques et Jean. Or la belle-mère de Simon était au lit, en proie à une forte fièvre. Etant allé dans la maison de Pierre, Jésus trouva sa belle-mère alitée, avec la fièvre, et aussitôt on l’implora en sa faveur. S’approchant, il se pencha vers elle et d’un ton menaçant commanda à la fièvre. Il lui toucha la main et la fit se lever et la fièvre la quitta. Et, se levant à l’instant même, elle les servait.

Episode 33. Commentaire.

Cette journée mémorable de Capharnaüm est loin d’être achevée. Elle recouvre à elle seule trois épisodes (32, 33 et 34). Et dès le lendemain même, nous est-il précisé (épisode 35),  Jésus entreprendra son évangélisation de la Galilée, et même de la Judée. Et c’est la veille sans doute, la veille du sabbat (on ne pêchait pas le jour du sabbat !), qu’il avait élu ses premiers disciples, ou adjoints, sur les bords du lac (épisode 31).

Ici, l’on retrouve nos trois synoptiques : Matthieu grec, Marc et Luc. Mais une observation capitale est à formuler, qui a déjà été signalée.

Matthieu grec, dans son récit, a profondément décalé dans le temps les deux épisodes 33 et 34, celui-ci, donc, et le suivant, pour les placer après le Sermon sur la montagne, après même la guérison du serviteur d’un centurion, à Capharnaüm : notre futur épisode 48. Naturellement, pour le parallélisme, nous remettons la narration de Matthieu à sa vraie place. C’est pourquoi, dans l’en-tête de l’épisode, elle est citée entre parenthèses (Mt 8, 14-15). Les parenthèses signalent toujours une péricope déplacée. Il y en aura bien d’autres dans Matthieu grec, autant le dire tout de suite. Et quelques-unes dans Luc. C’est la nécessité de la synopsie, comme de la synthèse, qui le commande.

Il paraît évident que c’est l’ordre de Marc, le plus souvent confirmé par Luc, qui s’impose. Et ici, c’est de loin le plus logique. Car il est certain que les épisodes 31 à 35, comme nous l’avons montré, se faisaient suite dans le temps, en même pas 48 heures. 

La Théorie des deux sources, confirmée par la synopse qui s’en inspire, reste ici souveraine.

« Et aussitôt », écrit Marc (1, 29). La journée de ce sabbat mémorable se poursuit sans désemparer. Jésus, avec ses disciples, rentre au domicile de Pierre, sitôt l’office terminé, sans doute pour y prendre le repas de la mi-journée. Il trouve la belle-mère de Pierre alitée, avec une forte fièvre.  C’était la maîtresse de maison. En effet, Simon-Pierre, originaire de Bethsaïde (cf. Jn 1, 44), comme son frère André, et comme Philippe, s’était installé en qualité de gendre chez sa belle-mère.

Aussitôt, bien sûr, on implore Jésus, en sa qualité déjà reconnue de thaumaturge. N’a-t-il pas guéri, de Cana, peu avant Pâque, le fils d’un fonctionnaire royal qui, justement, résidait à Capharnaüm (épisode 26) ? Charité bien ordonnée, aussi, commence par soi et par les siens, c’est bien connu. Le roi, et Dieu, Jésus, guérit royalement, et divinement, la belle-mère de son premier ministre. « Il lui toucha la main », dit Matthieu grec (8, 15). « Il la prit par la main », dit Marc (1, 31). « Il se pencha vers elle », dit Luc (4, 39). Dans la synthèse, les trois gestes sont mélangés. Ils ne sont pas contradictoires. Sauf qu’on met le penchant, en premier. C’est plus logique.

Et, se levant, elle fit aussitôt le service du repas pour ses hôtes. C’était, bien sûr, une travailleuse, toute entière dévouée à la communauté. Une femme du peuple, discrète, comme on en a tous connue. On ne sortit pas de la maison jusqu’au coucher du soleil, car, bien sûr, on respectait le repos du sabbat. Tout le bourg en fit autant, mais on se promettait bien qu’à la tombée de la nuit… Toutes les maisons, et celles des villages d’alentour, devaient bruisser de rumeurs, et d’une impatience fébrile. Imaginez-vous ! Le Messie est dans nos murs !

On ne jouait pas aux cartes, chez Simon-Pierre. On ne fumait pas. On ne regardait pas la télévision. Surtout en présence de Jésus. Mais cela n’empêchait pas les échanges familiers. On se préoccupait de sujets religieux. On ne pensait qu’à la gloire de Dieu. Tous, dans le logis, savaient bien, homme ou femme, que de grands événements étaient sur le point d’arriver.

Les trois récits, de Matthieu (bien que décalé dans le temps), de Marc et de Luc, sont à peu près similaires, sauf que Marc nous indique que Jésus déjeuna dans la maison en compagnie de ses quatre nouveaux disciples, recrutés de la veille : Simon, bien sûr, André qui vivait chez son frère, Jacques et Jean, des voisins, mais désormais commensaux.

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