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230. Découverte du tombeau vide. Le dimanche, de bonne heure.

Matthieu 28, 1-8. Marc 16, 1-8. Luc 24, 1-8. Jean 20, 1.

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rend de bonne heure au tombeau, alors qu’il faisait encore sombre.

Après le jour du sabbat, quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller oindre le corps. Et de grand matin, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, à la pointe de l’aurore, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent visiter le sépulcre ; elles vont au tombeau comme le soleil se levait ; elles se rendirent à la tombe avec les aromates qu’elles avaient préparés.

Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s’assit. Il avait l’aspect de l’éclair, et sa robe était blanche comme neige. A sa vue les gardes tressaillirent d’effroi et devinrent comme morts.

Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre hors de l’entrée du tombeau ? » Et, ayant regardé, elles virent que la pierre avait été roulée de côté. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau. Or elle était fort grande. Mais étant entrées dans le tombeau, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Elles ne savaient qu’en penser, quand elles virent un jeune homme assis à sa droite, vêtu d’une robe blanche. Deux hommes leur apparurent en habits éblouissants. Mais, comme saisies d’effroi, de stupeur, elles tenaient leur visage incliné vers le sol, ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici ; il est ressuscité ! »

L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Ne craignez point, vous. Ne vous effrayez pas. Je sais bien que vous cherchez Jésus. C’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez voir le lieu où on l’avait placé, où il gisait. Mais vite, allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre : Il est ressuscité d’entre les morts et voilà qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. Voilà, je vous l’ai dit. 

« Rappelez-vous comment il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée : Il faut, disait-il, que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. » Et elles se rappelèrent ses paroles.

Quittant vite le tombeau, elles sortirent et s’enfuirent parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Et elles ne dirent rien à personne car elles avaient peur...

Tout émues et pleines de joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.

Episode 230. Commentaire.

Dimanche 5 avril 33. 16 de Nisan pour les juifs de Jérusalem. Lendemain de la Pâque juive. Premier jour de la semaine. Jour saint de la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Victoire définitive sur la mort corporelle, aussi bien que sur la mort spirituelle. Preuve décisive de la divinité de Jésus, Fils de Dieu.

Le Christ est sorti vivant du tombeau. Alléluia !

Les quatre évangiles, plus symphonistes que jamais, nous exposent cet événement avec toute la simplicité et la spontanéité désirables. La synthèse, pour ces quinze derniers épisodes couvrant la Résurrection du Christ et ses suites, contrairement à ce qu’on pourrait croire, harmonise les faits avec la plus parfaite aisance (si l’on fait exception, peut-être, d’une incertitude sur l’itinéraire des pèlerins d’Emmaüs).

On peut schématiser d’avance les principales péripéties qui vont surgir, afin d’en bien montrer la cohérence. Nous reviendrons ensuite sur chaque épisode dans le détail, en commentant la synthèse presque phrase par phrase, comme on le fait d’habitude.

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala, qui jouera dans toute cette affaire un rôle primordial, se rend la première au sépulcre alors qu’il fait encore sombre. Elle est accompagnée par Marie, mère de Jacques, et Salomé, mère des fils de Zébédée. Elles emportent les aromates qu’elles avaient préparés dès la veille au soir.

Voilà qu’il se produit un violent tremblement de terre, réplique du séisme du Vendredi Saint. L’Ange du Seigneur, bien aidé d’ailleurs par ledit tremblement de terre, roule la pierre du tombeau, et s’assied carrément dessus. Il a l’aspect de l’éclair et sa robe est blanche comme neige. A sa vue, la garde romaine tombe comme pétrifiée.

En chemin, les femmes se disaient entre elles : qui nous roulera la pierre ? Car elle était fort lourde. Pas de souci à se faire : elles la trouvent roulée de côté. Elles pénètrent dans l’antichambre du tombeau, mais ne trouve pas le corps de Jésus. Elle voit un jeune homme assis à droite, selon Marc. Mais selon Luc ce sont deux hommes. Ces anges leur disent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici ; il est ressuscité. » (Lc 24, 5-6). Voyez le lieu où on l’avait mis. Allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre : il vous précède en Galilée, là vous le verrez.

Quittant vite le tombeau, tout émues et pleines de joie, elles courent avertir les disciples, mais ne disent rien à personne d’autre.

C’est d’abord Marie de Magdala, sans doute la plus leste, qui avertit Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait, qui n’est autre que Jean, le futur évangéliste.

A leur tour, Jeanne (femme de Chouza, dont la présence à Jérusalem est signalée pour la première fois), Marie, mère de Jacques, confirment les propos de la magdaléenne. Toutes les autres femmes font de même. Mais les apôtres, bien plus rassis que ces exaltées, prennent leurs propos pour purs radotages. Ils haussent les épaules. Sans doute, au fond d’eux-mêmes, ils sont touchés. Mais ils n’osent se l’avouer.

Malgré ce scepticisme (feint ? dû à la peur de la déception ?) Pierre et le disciple anonyme courent au tombeau.

Jean (puisque c’est lui), plus rapide, arrive le premier. Il se penche car l’entrée est fort basse. Il ne voit que les bandelettes, les tissus, affaissés. Interdit il n’entre pas.

Pierre survient tout essoufflé. Lui, plus hardi, non seulement se penche, mais entre dans l’antichambre sépulcrale. Il n’aperçoit que les étoffes qui ont lié Jésus, et le Suaire, ou linceul, qui avait été replié sur sa tête, soigneusement roulé dans un coin, comme pour dire aux disciples : Emportez-le ; il est à vous. Jean entre à son tour. A ce spectacle, il voit et il croit. Il a l’évidence qu’il ne s’agit pas d’une effraction. Jésus est vraiment sorti vivant du tombeau, tout seul. Alors il comprend l’Ecriture. Il comprend plus encore peut-être les prophéties de Jésus.

Tous les deux s’en retournent au Cénacle, fort surpris et fort pensifs. On les comprend.

Marie de Magdala, sa commission accomplie, n’a rien de plus pressé que de retourner au sépulcre. Elle voit le tombeau ouvert, les deux anges dans le tombeau. Elle pleure, car elle ne trouve toujours pas son Maître. Se retournant, elle voit un homme que, dans ses larmes, elle prend pour le jardinier du jardin de Joseph d’Arimathie. L’homme lui demande gentiment : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jn 20, 15).

Si c’est toi qui as enlevé le corps, dis-moi où tu l’as mis. Jésus lui dit : Marie ! Elle se jette à ses pieds, pour les embrasser, en disant : Rabbouni ! Mais Jésus : « Ne me retiens pas ainsi, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver les frères et dis-leur : ‘Je monte  vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu’. » (Jn 20, 17).

Les autres femmes, aussi, ont suivi Marie de Magdala. Jésus les salue pareillement. Elles s’approchent et tentent d’étreindre ses pieds. Jésus leur dit lui-même, et non plus l’ange : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent partir pour la Galilée, et là ils me verront. » (Mt 28, 10).  

Marie de Magdala, sans doute imitée par les autres femmes, court annoncer aux disciples qu’elle a vu le Sauveur ressuscité. Mais eux, encore tout à leur deuil et dans les larmes, ne la croient pas.

Pendant ce temps la garde romaine s’en va, toute penaude, raconter aux grands prêtres le spectacle dont elle fut témoin. Après délibération, on décide de donner aux soldats de Pilate une forte somme d’argent pour qu’ils accréditent la thèse d’un enlèvement de Jésus pendant la nuit. Que si jamais Pilate devient fou furieux en apprenant cette version – et il y aurait de quoi – on promet de l’amadouer. On l’a dans la main. La garde romaine, tout heureuse de s’en tirer à si bon compte, exécute docilement la consigne.

En ce point du récit, le continuateur de l’évangile de Marc, et surtout Luc, nous racontent l’étrange histoire des pèlerins d’Emmaüs. C’est une bourgade sise à 160 stades (30 km), environ, de Jérusalem. Mais les meilleurs manuscrits de Luc portent seulement le chiffre de 60.  (11 km). Partis de bon matin, après la première visite des femmes, puis de Pierre et Jean, au tombeau, ils parviennent à l’auberge du village comme le jour baisse. Ils sont en compagnie d’un étrange personnage, une sorte de prophète, qui les a abordés, et qui leur parle longuement des Ecritures.

A table, quand il rompt le pain d’un geste familier, ils se disent : c’est Jésus ! Mais il disparaît aussitôt à leurs yeux ébahis.

Sur-le-champ, ils refont le chemin en sens inverse, et dans la nuit ils reviennent à Jérusalem. Ils y parviennent peut-être à 10 heures, ou 11 heures, du soir. Sans doute sont-ils éclairés dans leur marche par la pleine lune de Nisan. Après tout, on n’est que le 16. Mais surtout, transportés par la joie nouvelle et irrépressible qui les a saisis, ils veulent à tout prix la faire partager aux autres.

Ils trouvent les disciples tout en émoi, encore attardés à table. Oui, le Seigneur est vraiment ressuscité, et d’ailleurs il est apparu à Simon. Eux-mêmes racontent leur aventure. Mais, d’après le continuateur de Marc, on ne les croit guère.

La première aux Corinthiens (15, 3-5), de Paul, conforte le texte de Luc : le Christ est d’abord apparu à Pierre, au cours de cette journée du dimanche, avant de se manifester aux Onze eux-mêmes. Lesquels, d’ailleurs, n’étaient que dix selon saint Jean !

Le soir de ce même jour, les apôtres étant réunis, après le retour des pèlerins d’Emmaüs, soudain le Christ se tient au milieu d’eux et leur dit : « Paix soit à vous ! » (Jn 20, 19 ; Lc 24, 36).

Saisis de stupeur et d’effroi, ils croient voir un esprit. Mais Jésus leur montre ses mains et ses pieds. Il se fait toucher. « Rendez-vous compte qu’un esprit n’a ni chair ni os. » (Lc 24, 39).

Il leur reproche vivement leur incrédulité, et de n’avoir pas ajouté foi aux paroles des divers témoins : les femmes, les pèlerins d’Emmaüs, voire Pierre lui-même…

Il sollicite une faveur : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » (Lc 24, 41), montrant bien par là que le repas des apôtres est fini depuis longtemps. C’est comme s’il disait : ‘Avez-vous quelque chose dans le frigo ?’ On lui présente un morceau de poisson grillé. Il y avait si longtemps déjà qu’il n’avait mangé ! La faim commençait à le saisir. Il le dévore avec appétit.

Il répète : « Paix soit à vous ! » (Jn 20, 21).

Cette nuit même, il les envoie en mission dans le monde entier. Il leur concède le pouvoir de pardonner tous les péchés. Troisième sacrement qui est institué pour équiper la future Eglise : après le baptême (au Jourdain), après le sacerdoce (au moment de la dernière Cène). Il leur en donne non seulement le pouvoir (qui était peut-être inclus dans le pouvoir d’ordre du sacrement), mais encore la juridiction universelle, ce que nous appellerions le pouvoir canonique. En tout cas, il leur en confie la mission.

Le Christ a d’abord concédé sa paix. En retour, il accorde à ses disciples le pouvoir de concéder la paix en son nom, c’est-à-dire la réconciliation avec Dieu et avec les hommes.

Cependant Thomas, l’un des Douze, ne se trouvait pas ce soir-là avec le groupe apostolique. Il déclare tout de go à ses collègues qu’il ne croira pas s’il ne met d’abord le doigt dans la marque des clous et la main dans le côté.

Le prenant au mot, huit jours plus tard, et toujours à Jérusalem, Jésus apparaît aux Onze, Thomas compris. Il répète sa consigne, sous forme de refrain : « Paix soit à vous ! » (Jn 20, 26). Puis il s’avance vers l’incrédule ! Porte ton doigt dans mes plaies, mets ta main dans mon côté. Thomas a cette belle profession de foi, que nous redisons si souvent : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 28).

Jean place ici la première conclusion de son évangile.

Les apôtres décident de se rendre en Galilée, obéissant à la première consigne des anges, et du Sauveur lui-même.

Jean raconte alors une pêche miraculeuse dans le lac de Tibériade, qui rappelle celle que nous avons connue pendant la vie publique. Sur la grève, par trois fois, Jésus confie à Pierre la mission de guider son troupeau : pais mes brebis.

Deuxième conclusion de Jean : c’est ce disciple, Jean qui ne se nomme pas dans l’évangile, qui témoigne de ces faits, et qui les a couchés par écrit pour l’utilité des générations à venir.

Paul nous apprend dans sa première aux Corinthiens (cf. 1 Co 15, 6-7) que le Christ, en Galilée, est apparu à plus de 500 frères à la fois, puis à Jacques le ‘frère du Seigneur’, ensuite à tous les apôtres.

Nous mettons cette apparition à tous les apôtres en relation avec l’apparition aux onze disciples, relatée par le seul Matthieu grec (28, 16-20). Les disciples se sont rendus sur la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous, peut-être le Thabor. Quand ils le virent, ils se prosternèrent comme pour l’adorer. Certains cependant ont encore des doutes. Ne serait-ce pas un fantôme ? Sans barguigner, Jésus les envoie solennellement en mission par toute la terre et il institue le baptême, qui était déjà pratiqué exceptionnellement, comme un rite obligatoire. « Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 28, 19). La formule trinitaire est, pour la première fois, citée. Jésus promet à ses disciples de rester avec eux, en esprit, jusqu’à la fin du monde. La mission sera donc universelle, à la fois dans l’espace (toutes les nations) et dans le temps (jusqu’à la fin du monde).

Peut-être après trois semaines de séjour en Galilée, les disciples remontent-ils à Jérusalem, sans doute à l’invitation du Maître. Au total, la survie du Christ ici-bas, après la Résurrection et avant l’Ascension, aura duré en tout quarante jours, comme nous l’apprennent les Actes des Apôtres (Ac 1, 3). Ce délai, seul, est en effet ce qui nous permet de faire concorder entre eux les récits assez succincts des quatre évangiles.

Alors, au cours d’un ultime repas, sans doute dans le Cénacle, Jésus donne la consigne à ses disciples de ne pas quitter Jérusalem avant d’avoir reçu une force d’en-haut, ce qui correspond à l’événement de la Pentecôte.

Puis il les entraîne en direction de Béthanie, probablement sur le sommet du mont des Oliviers, comme le veut la tradition.

Levant les mains, il les bénit, se sépara d’eux et fut enlevé dans les cieux. Une nuée vint le soustraire à leurs regards.

Et comme ils restaient là à regarder, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent : il reviendra de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller, à la fin de l’histoire humaine.

Les apôtres, rentrés en ville, se réfugièrent dans la chambre haute du Cénacle, la même qui avait servi pour la Sainte Cène. Ils y attendirent la venue de l’Esprit Saint.

Reprenons maintenant, un par un, le commentaire des épisodes, tels qu’ils nous sont proposés par la synthèse. Il importe d’abord de se représenter le plus exactement possible quelle était à l’origine la configuration du sépulcre de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il a été partiellement détruit par le sultan Hakim, en 1009. Mais il nous reste de nombreuses descriptions, antérieures à cette catastrophe. Et les vestiges qui subsistent permettent encore de reconnaître les lieux.

Le tombeau était pourvu d’une antichambre. Une pierre roulante, glissant dans une rainure, en fermait l’entrée. La chambre funéraire, proprement dite, en forme d’auge, était à droite de l’entrée, puisque c’est là que les saintes femmes virent l’ange (cf. Mc 16, 5). L’ouverture du tombeau était très basse puisqu’il fallait se baisser pour y entrer (cf. Jn 20, 5).

Le sépulcre était taillé dans le roc, mais entièrement dégagé de la masse. Il était carré en bas, mais pointu en haut, de forme pyramidale. Il ressemblait donc aux monuments qu’on peut encore voir dans la vallée du Cédron, les tombeaux d’Absalon et de Zacharie. Il ne subsiste aujourd’hui que quelques fragments du saint Tombeau.

Donc, d’après Jean (20, 1) « Marie de Magdala, se rend de bonne heure au tombeau, alors qu’il faisait encore sombre. » 

D’après les synoptiques (Mt 28, 1 ; Mc 16, 1-2 ; Lc 24, 1), ce sont Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et Salomé qui se rendent de grand matin au tombeau avec les aromates qu’elles avaient préparés.

Selon Matthieu (28, 2-4), il se produit alors un violent tremblement de terre, réplique de celui de l’avant-veille. A la vue des gardes, l’Ange du Seigneur (bien aidé par le tremblement de terre) roule la pierre et s’assied dessus. Il a l’aspect de l’éclair et sa robe est blanche comme neige. Les gardes, saisis d’effroi, deviennent comme morts.

En chemin, les femmes se disaient entre elles, d’après Marc (16, 3) : « Qui nous roulera la pierre ? » Mais, selon le témoignage concordant des quatre évangiles, elles voient que la pierre a été enlevée du tombeau. « Or, elle était fort grande. » (Mc 16, 4). Etant entrées dans le tombeau, elles ne trouvent pas le corps de Jésus.

Selon Marc (16, 5), elles voient un jeune homme assis à droite. Mais selon Luc : « Deux hommes leur apparurent en vêtements éblouissants. » (Lc 24, 4). Elles sont saisies d’effroi et de stupeur. « Pourquoi – leur disent-ils – cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici ; il est ressuscité. » (Lc 24, 5-6).

Selon Marc (16, 6-7), suivi  par Matthieu (28, 5-7), l’ange (celui de l’extérieur, ou celui de l’intérieur ?) rassure les femmes. « Ne craignez pas. » (Mt 28, 5). « Ne vous effrayez pas. » (Mc 16, 6). Vous cherchez Jésus le Nazaréen, le Crucifié. Il n’est plus ici. Il est ressuscité. Voyez où on l’avait mis (la place est désormais vide). Mais vite, allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre, qu’il vous précède en Galilée. Là vous le verrez. « Voilà, je vous l’ai dit. » (Mt 28, 7).

Mais selon Luc (24, 6b-8), les anges (pour lui, ils sont deux) leur rafraîchissent la mémoire. Rappelez-vous les propos qu’il vous tenait en Galilée. Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs. Qu’il soit crucifié. Que le troisième jour il ressuscite. Elles se rappellent fort bien ces paroles, qui pourtant s’adressaient en priorité aux Douze.

Selon Marc (16, 8), dont ce sont les dernières lignes authentiques, elles quittent vite le tombeau et s’en vont toutes tremblantes. Elles n’osent rien dire à personne. Mais selon Matthieu (28, 8) « tout émues et pleines de joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. » 

Voilà bien la fraîcheur du matin de Pâques ! Une poussière d’effrois, de surprises, d’émerveillements. Et cette aventure jusque-là est presque uniquement féminine.

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