Retour au plan : PLAN

Episode précédent

Episode suivant

187. Le figuier desséché. Le surlendemain de l’entrée.

Matthieu 21, 18-22. Marc 11, 20-26.

Comme il rentrait en ville de bon matin il eut faim. Apercevant un figuier près du chemin, il s’en approcha, mais n’y trouva rien que des feuilles. Il lui dit alors : « Jamais plus tu ne porteras de fruit ! » Et à l’instant même le figuier devint sec. A cette vue les disciples dirent tout étonnés : « Comment, en un instant, le figuier est-il devenu sec ? »

Repassant au matin ils virent le figuier desséché jusqu’à la racine. Et Pierre, se ressouvenant, dit à Jésus : « Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit est desséché. »

En réponse Jésus leur dit : « Ayez foi en Dieu. En vérité je vous le dis, si vous avez une foi qui n’hésite point, non seulement vous ferez ce que je viens de faire au figuier, mais même si vous dites à cette montagne, si quelqu’un dit à cette montagne : ‘Soulève-toi et jette-toi dans la mer’, et s’il n’hésite pas dans son cœur, mais croit que ce qu’il dit va arriver, cela se fera, cela lui sera accordé. C’est pourquoi je vous dis : tout ce que vous demanderez en priant, dans une prière pleine de foi, vous l’obtiendrez, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé. 

« Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. »

Episode 187. Commentaire.

Le lendemain des vendeurs chassés du Temple. Le surlendemain de l’entrée à Jérusalem. Donc le mardi 4 de Nisan, 24 mars 33. Une nouvelle fois, Jésus revient de Béthanie à Jérusalem avec ses disciples. On repasse forcément devant le figuier que Jésus a maudit la veille. Et les disciples constatent qu’il est complètement desséché ! C’est Pierre, notre grand témoin des derniers jours de Jésus, qui le fait remarquer au Maître. « Rabbi, regarde : le figuier que tu as maudit est desséché. » (Mc 11, 21).

Jésus ne tenait pas tellement à regarder, car cela lui rappelait sa déconvenue du jour précédent. Mais il en profite cependant pour donner un enseignement à ses apôtres sur l’efficacité sans faille de la prière. La prière accompagnée de la foi inébranlable est toujours exaucée. La preuve : on l’a sous les yeux. Mais, d’après Marc, le Seigneur ne manque pas de rappeler la condition sine qua non de la prière du vrai disciple : elle doit être accompagnée du pardon des offenses.

Chose curieuse, Matthieu grec ne recopie pas, ici, cette condition. Et pourtant on la trouve exprimée à deux reprises dans son évangile, dans le Sermon sur la montagne, à propos de la justice nouvelle (cf. Mt 5, 23-24) et en conclusion du Pater (cf. Mt 6, 14-15). C’était notre épisode 47. Cet enseignement primordial de Jésus est de double tradition. On le trouve aussi bien dans Marc que dans l’évangile araméen, la source Q.

Matthieu grec, on l’a dit, a regroupé les deux épisodes du figuier stérile et du figuier desséché. Dans son évangile, le figuier se dessèche à l’instant même. Et c’est à l’instant même que Jésus en tire la leçon. On remarque que, ni dans Marc ni dans Matthieu, on ne lit pas d’allusion au peuple juif sur lequel Jésus ne trouverait que des feuilles et non des fruits, et qu’il vouerait de ce fait à la dessiccation. Cette explication symbolique, qui est chère aux prédicateurs et sans doute aussi aux Pères de l’Eglise (je n’ai pas vérifié), ne trouve pas d’appui dans la littéralité du texte.

Luc, on l’a dit aussi, a complètement omis l’incident du figuier.

Retour à l’en-tête