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179. Reprise de la montée à Jérusalem et 3e annonce de la Passion.

Matthieu 20, 17-19. Marc 10, 32-34. Luc 18, 31-34.

Ils étaient en route, montant à Jérusalem ; et Jésus marchait devant eux, et ils étaient dans la stupeur, et ceux qui suivaient étaient effrayés.

Devant monter à Jérusalem, Jésus prit de nouveau avec lui les Douze en particulier et il se mit à leur dire, pendant la route, ce qui allait lui arriver.

« Voici que nous montons à Jérusalem et que s’accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme. Il sera en effet livré aux païens. Il va être livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort et le livreront aux païens pour être bafoué, outragé, couvert de crachats ; après l’avoir flagellé ils le mettront en croix. 

« Ils le bafoueront, cracheront sur lui, le flagelleront et le mettront à mort et trois jours après, le troisième jour, il ressuscitera. »

Mais ils ne comprirent rien à tout cela ; cette parole leur demeurait cachée ; et ils n’en saisissaient pas le sens.

Episode 179. Commentaire.

Nous retrouvons nos évangiles synoptiques, après une interruption pour la résurrection de Lazare. Désormais les Douze sont de nouveau réunis, y compris Pierre qui ne semble pas être monté à Jérusalem, avec Jésus, pour les fêtes des Tentes et de la Dédicace, non plus que pour la résurrection de Lazare. Si Pierre est présent désormais, pas étonnant que nous retrouvions  l’évangéliste Marc, son fidèle interprète, avec la suite de son récit.

Tous les disciples sont effrayés. Cela ne surprend pas, quand nous nous souvenons de ce qui fut écrit par Jean. Lui, par contre, était monté à Jérusalem, ou à Béthanie, avec Jésus. Il fut témoin oculaire de tous ces événements, et c’est par lui que nous en connaissons le détail. Lui-même, et ceux qui étaient montés avec Jésus, ont pu raconter aux autres disciples, en particulier à Pierre, que par deux fois déjà on avait tenté de lapider Jésus, qu’on avait même voulu l’arrêter séance tenante dans le Temple et que les chefs juifs avaient délibéré sur les moyens de le mettre à mort (cf. Jn 11, 53). Thomas lui-même, qui, une première fois, avait résolu de monter courageusement à Béthanie avec Jésus (cf. Jn 11, 16), ne devait pas se sentir très rassuré.

Pour comble, Jésus leur annonce pour la troisième fois sa Passion, et dans les termes les plus clairs. Il sera livré aux Juifs, lesquels le livreront aux païens, et ceux-ci appliqueront sur lui tout ce qui était écrit à son sujet dans le prophète Isaïe. Il annonce en même temps qu’il ressuscitera au bout de trois jours.

Mais comme les autres fois, ce langage leur est une énigme. Ils ne peuvent comprendre que Jésus envisage de sang-froid d’aller à la mort. Ce serait l’échec de sa mission. Mais ils n’osent pas protester.

Seuls les deux frères, Jacques et Jean, fidèles entre les fidèles, ou plutôt leur mère Salomé, ont l’idée d’une démarche intempestive auprès de Jésus. Et si on lui demandait les premières places dans son Royaume ? Le moment ne pouvait pas sembler plus mal choisi. Mais, en même temps, vu les circonstances, il sera difficile à Jésus de refuser. Ce sera l’épisode suivant.

Comme les autres fois, Marc écrit que Jésus ressuscitera au bout de trois jours (cf. Mc 10, 34). Mais Matthieu grec et Luc rectifient son propos, conformément à la vérité historique : « Le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 20, 19 ; Lc 18, 33). C’est un accord remarquable de Matthieu grec et Luc, contre Marc. Nous avions observé le même phénomène dans l’épisode 89 (Première annonce de la Passion). Dans l’épisode 94 (Deuxième annonce de la Passion), Matthieu grec rectifiait pareillement Marc. Mais ces corrections, exceptionnellement convergentes, s’expliquent fort bien par un même souci des transcripteurs de Marc de se conformer à la réalité des faits. Chez Marc, il s’agissait d’une simple approximation de langage.

Marc est seul à nous montrer Jésus marchant devant les disciples, et ces derniers dans la stupeur et dans l’effroi. Cette notation, saisie sur le vif, paraît assez dramatique. Luc, de son côté, est seul à faire remarquer que les Douze ne comprenaient pas le sens de ses paroles.  

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