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La Pâque des Juifs était proche. Beaucoup de gens du pays étaient montés à Jérusalem, pour se purifier. Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres en stationnant dans le Temple : « Qu’en pensez-vous ? Va-t-il, oui ou non, venir à la fête ? » Les grands prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres : si quelqu’un savait où il était, il devait le faire savoir, afin qu’on l’arrêtât. |
De suite après, nous entrons, littérairement parlant, dans la septième partie de l’évangile de Jean : « La Pâque des Juifs était proche » (Jn 11, 55), le septième chapitre, l’ultime tonnerre ou révélation. Cette septième partie sera elle-même composée d’une semaine complète, avec sept journées nettement marquées, suivies d’une huitième journée, celle de la Résurrection, et même, tant qu’à faire d’une seizième journée consacrée à Thomas, l’apôtre incrédule : « Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient à nouveau dans la maison et Thomas avec eux. » (Jn 20, 26).
On peut dresser dès maintenant le plan de cette septième partie, avec ses journées indiquées par des mots-charnières, que nous allons suivre, étape par étape, dans la synthèse :
1er jour : Jn 12, 1-11. L’onction à Béthanie. Le dimanche saint. « Six jours avant la Pâque. »
2e jour : Jn 12, 12-50. Procession messianique de Jésus, de Béthanie à Jérusalem. Le lundi saint. « Le lendemain. »
3e jour : Jn 13, 1 – 17, 26. La dernière Cène. Le mardi saint au soir. « Avant la fête de la Pâque, … Au cours d’un repas. »
4e jour : Jn 18, 1 – 19, 3. L’arrestation et le procès de Jésus. Le mercredi saint. « Ayant ainsi parlé…C’était le matin. »
5e jour : Jn 19, 4-16a. La condamnation à mort de Jésus. Le jeudi saint. « C’était le jour de la préparation de la Pâque, environ la sixième heure. »
6e et 7e jours : Jn 19, 16b-42. La mort et l’ensevelissement de Jésus. Le sabbat qui suit. Les vendredi et samedi saints. « C’était le jour de la parascève (du sabbat). » « Durant le sabbat, - car ce sabbat était un jour de grande solennité. »
8e jour : Jn 20, 1-25. La résurrection de Jésus. Le dimanche. « Le premier jour de la semaine. »
16e jour : Jn 20, 26-29. La profession de foi de Thomas. « Huit jours plus tard. »
Naturellement, dans la synthèse, la prose des synoptiques viendra interférer avec le discours johannique.
Pendant son absence, Jésus est activement recherché à Jérusalem. On se demande bien où il est passé. L’interrogation est sur toutes les lèvres, aussi bien celles des dirigeants que celles du peuple : viendra-t-il à la fête ? Osera-t-il ?
Les grands prêtres et les Pharisiens, c’est-à-dire l’élite du Sanhédrin, avait donné l’ordre de le rechercher et de le dénoncer. Cette indication de saint Jean correspond tout à fait à l’information que vont nous donner les synoptiques, à la veille de la Semaine Sainte : Complot contre Jésus, notre futur épisode 200. Les réunions devaient se multiplier en haut lieu. L’ordre fut lancé à plusieurs reprises d’arrêter Jésus.
Pour la fête de la Pâque, une multitude de gens se dirigeait vers Jérusalem, de toutes les régions, et par toutes les routes. On montait par avance dans la ville sainte pour se purifier, nous dit saint Jean. Quelle était cette purification ? Le texte ne le précise pas. Mais l’on peut penser aux ablutions rituelles, qui avaient pris une grande importance dans le judaïsme tardif. 0n prenait des bains à l’eau pure, où l’on s’immergeait complètement. Les fouilles archéologiques ont montré l’existence de nombreux mikvés, ou bains rituels, dans les demeures juives de ce temps-là.
Le psaume 26 s’exprimait ainsi : « Je lave mes mains en l’innocence et tourne autour de ton autel, faisant retentir l’action de grâces. » (Ps 26, 6-7). Les juifs pieux observaient fidèlement ces rites de purification.