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163. L’avènement du Fils de l’homme.

(Matthieu 24, 26-27). Luc 17, 22-25.

Il dit encore aux disciples : « Un temps viendra où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et où vous ne le verrez pas.

« Si donc on vous dit : ‘Le voici au désert’, n’y allez pas ; ‘le voici dans les cachettes’, n’en croyez rien. On vous dira : ‘Le voici ! Le voilà !’ N’y allez pas, n’y courez pas.

« Comme l’éclair en effet part du levant et brille jusqu’au couchant, jaillissant d’un point du ciel resplendit jusqu’à l’autre, ainsi en sera-t-il à l’avènement du Fils de l’homme, lors de son Jour. Mais il faut d’abord qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. »

Episode 163. Commentaire.

L’avènement du Fils de l’homme, c’est autre chose. Cela concerne la fin des temps. Il est question en réalité, ici, du second avènement du Fils de l’homme, l’avènement glorieux et définitif, après l’avènement sans gloire, et même voué à l’échec apparent, à la souffrance et à la mort, celui qui est actuellement en cours.

Ce premier avènement fugitif et discret, que les disciples ont actuellement sous les yeux, beaucoup y auront assisté sans même le reconnaître. Ils n’auront pas su lire les signes des temps. Aussi, dès qu’il aura passé, ils regretteront amèrement ces jours du Fils de l’homme qui furent si brefs, si localisés. Ils désireront les revivre, mais ils ne le pourront pas. Et plus d’une âme se laissera prendre à y chercher des substituts, des sortes de compensations : telle apparition, tel gourou, telle secte, telle annonce prématurée de la fin des temps.

On ne doit pas se préoccuper du second avènement de Jésus-Christ, ni de son temps ni de son lieu, car il viendra par surprise et avec éclat. La connaissance de son Jour appartient à Dieu seul. On doit cependant être toujours prêt pour l’accueillir. Car lui aussi viendra certainement.

Au sujet de ce Jour la source Q, telle que nous la communique saint Luc, s’exprime ainsi : « On vous dira : ‘Le voici ! Le voilà !’ N’y allez pas, n’y courez pas. Comme l’éclair en effet jaillissant d’un point du ciel resplendit jusqu’à l’autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l’homme lors de son Jour. » (Lc 17, 23-24).

De même Jésus dira d’après saint Marc, au moment du discours eschatologique : « Alors si l’on vous dit : ‘Tenez, voici le Christ’ ou ‘Tenez, le voilà’, n’en croyez rien. » (Mc 13, 21). Cette consigne de méfiance appartient donc à la double tradition. Ce sera notre épisode 198.

Matthieu grec, dans son propre discours eschatologique, parallèle à celui de Marc, après avoir cité saint Marc : « Alors, si l’on vous dit :’Tenez, voici le Christ’, ou ‘Le voilà’, n’en croyez rien » (Mt 24, 23) reprendra quelques versets plus loin la formulation de la source Q : « Si donc on vous dit : ‘Le voici au désert’, n’y allez pas ; ‘Le voici dans les cachettes’, n’en croyez rien’. Comme l’éclair, en effet, part du levant et brille jusqu’au couchant, ainsi en sera-t-il de l’avènement du Fils de l’homme’. » (Mt 24, 26-27).

Mais pour en revenir au premier avènement, l’évangile araméen, dans Luc, ajoute cette constatation amère au sujet du Fils de l’homme : « Il faut d’abord qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. » (Lc 17, 25). L’échec apparent du premier avènement est en quelque sorte nécessaire à la rédemption du monde. Car le salut se réalise par la croix.

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