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160. Servir avec humilité.

Luc 17, 7-10.

« Qui de vous, s’il a un serviteur qui laboure ou garde les bêtes, lui dira à son retour des champs : ‘Vite, viens te mettre à table’ ? Ne lui dira-t-il pas au contraire : ‘Prépare-moi de quoi dîner, ceins-toi pour me servir, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; après quoi tu mangeras et boiras à ton tour.’ Doit-il savoir gré à ce serviteur d’avoir fait ce qui lui a été prescrit ? Ainsi de vous ; quand vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes de pauvres serviteurs ; nous n’avons fait que ce que nous devions. »

Episode 160. Commentaire.

Pensée peu homogène avec la précédente. Mais la source Q, collectée par Luc, se signale souvent par son caractère disparate.

On voit bien que les termes de la parabole, de celle-ci comme de la précédente, ne doivent  jamais être transposés tels quels dans le monde spirituel, ou mystique. Mais seulement par analogie. Le ‘comme’ doit toujours être sous-entendu. ‘Le Royaume des Cieux est semblable’, dit souvent Jésus. Il est semblable, mais non pas identique. C’est la règle primordiale du genre parabolique. La parabole dessine une courbe dans l’espace et dans le temps, qui évoque la réalité spirituelle, qui en parle, mais qui doit être transcendée en direction de l’infini pour toucher son but.

Ce fermier égoïste, mais nature, qui traite sèchement ses domestiques, qui exige une stricte observance de leurs devoirs, dans la conscience constante de leur situation subalterne, ne saurait être confondu avec Dieu. Pas plus que le roi de la parabole précédente, celle du débiteur impitoyable (notre épisode 158).

Cependant, la proportion est la même entre ce patron rugueux, et ses domestiques, qu’entre Dieu et ses fidèles, du simple point de vue de la justice. Le plus grand saint ne saurait se prévaloir d’aucun droit vis-à-vis de Dieu. Car il a tout reçu de lui, y compris ses propres mérites.

De même, dans la parabole précédente, la proportion était la même entre ce roi bonasse et crédule, et l’homme immensément endetté, qu’entre Dieu et le pécheur. Peut-être même est-elle pire, entre Dieu et le pécheur.

Le monde créé, y compris la société humaine, a été établi pour nous parler de Dieu, par analogie. La parabole décrypte et met en œuvre ce langage. Au fond, elle est poésie en même temps que révélation.

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