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« De même, je vous le dis en vérité, si deux d’entre vous, sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon Nom, je suis là au milieu d’eux. » |
Les versets ci-dessus, de Matthieu grec, bien qu’ils n’aient pas de parallèle dans Luc, nous les laissons cependant, à la suite de l’épisode précédent (la Correction fraternelle), dans la grande insertion de Luc, comme s’ils en étaient tirés.
Ils forment en effet la suite logique de l’épisode précédent. Ils n’en sont guère dissociables.
Il en sera de même de la parabole qui suit, celle du débiteur impitoyable, qui n’a pas de parallèle dans les autres évangiles.
De même que les juges ecclésiastiques s’unissent pour réprimander, ou même pour expulser, le pécheur obstiné, de même les disciples se mettent d’accord pour implorer Dieu au nom de la communauté. S’ils parlent au nom de la communauté, du fait de leur rassemblement même, ils font alors entendre la voix du Fils, présent parmi eux, auprès du Père éternel. Et le Père éternel exauce toujours son Fils. C’est une question de foi.
« Père, je te rends grâce de m’avoir exaucé. Je savais bien que tu m’exauces toujours » dira Jésus dans saint Jean (11, 41-42).
Le Christ est déjà présent par sa grâce dans chaque chrétien, pris individuellement. Mais il faut être au moins deux pour faire Eglise, rassemblement. Car l’Eglise est le sacrement du frère. C’est une communauté qui a été fondée par le Christ pour représenter son corps. Et c’est sur un corps vivant de frères rassemblés que le Saint-Esprit est descendu le jour de la Pentecôte. Il ne l’a jamais délaissé, ce corps.
L’Eglise est le corps mystique du Christ. « Or vous êtes le corps du Christ, et membres chacun pour sa part. » (1 Co 12, 27). La prière du fidèle est toujours exaucée. Mais il faut qu’elle soit faite en Christ, c’est-à-dire en Eglise, c’est-à-dire en communauté.