Retour au plan : PLAN
Et il s’en allait par villes et villages, enseignant et faisant route vers Jérusalem. |
Oui, nous sommes en route vers Jérusalem. Toute la grande insertion de Luc (Lc 9, 51 – 18, 14, je le rappelle) se situe dans ce contexte. Cette montée est mentionnée au moins sept fois : Lc 9, 51.53.57 ; 10, 1 ; 13, 22.33 ; 17, 11. Mais en fait c’est tout l’évangile de Luc qui s’inscrit dans le cadre de cette montée. Il a commencé au Temple de Jérusalem, avec l’annonciation de saint Jean-Baptiste. Jésus monte au Temple une première fois pour y être présenté. A l’âge de 12 ans, il vient au Temple avec ses parents. Tout son ministère galiléen prend, littéralement, son sommet dans l’épisode de la Transfiguration, qui lui-même est une préparation et une préfiguration de son passage. Puis ensuite, avec des méandres, mais inexorablement, nous montons vers la Ville Sainte où s’accomplira son destin.
La délivrance messianique du peuple élu intéressait au premier chef la capitale. Et Jérusalem reste pour Luc le centre prédestiné de l’œuvre du salut : « Moïse et Elie qui, apparus dans la gloire, parlaient de son départ, qu’il allait accomplir à Jérusalem. » (Lc 9, 31). Et c’est de Jérusalem, comme on le voit dans les Actes, que partirait ensuite le kérygme apostolique : « Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux confins de la terre. » (Ac 1, 8).
Mais pour l’instant, Jésus circule de villages en villages. Il semble prendre son temps. On avoue ne pas situer très bien, ni dans l’espace ni dans le temps, cette procession lente vers Sion, le centre du monde.
Mais il délivre son enseignement. La source Q, et Luc dans son Sermon sur la montagne et dans cette grande insertion, en ont recueilli les perles qui traverseront les siècles, qui enrichiront les assemblées chrétiennes, qui illumineront l’humanité.