Retour au plan : PLAN
Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur. Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes. |
Luc reprend comme un refrain son antienne sur la sagesse de Jésus, et sur la fidélité de sa mère qui gardait toutes ces choses dans son cœur. « Et il leur était soumis. » (Lc 2,51). Mais son obéissance a changé de nature. Elle n’est plus celle d’un enfant, spontanément soumis à ses parents. Elle est celle d’un adulte, qui a pris conscience de son autonomie, qui a fait sa profession de foi. Il entend se soumettre à ses parents par un acte libre, et pour servir de modèle à toutes les générations.
Les souvenirs de la vie à Nazareth ont été conservés par Marie seule, et c’est elle qui les a livrés à Luc, soit directement, soit par l’intermédiaire de l’apôtre Jean.
Mgr Clemens Kopp, dans ses Itinéraires évangéliques (page 134), signalait déjà, en 1964, qu’on avait trouvé à Nazareth plus de 23 tombes, creusées dans le roc, datant, au plus tard de l’époque hellénistique. Ce qui suppose une population non négligeable.
Petitfils, dans son livre, fait longuement état des dernières découvertes des archéologues à Nazareth, qui sondent inlassablement le passé. Il est prouvé aujourd’hui que le village a bien existé au premier siècle de notre ère, contrairement à ce que prétendaient certains exégètes (Mordillat et Prieur, encore en 1998 !). En effet, ni le Talmud, ni les écrivains anciens, n’en parlent. Mais les résultats des fouilles sont là. Nazareth était un gros village, d’une cinquantaine de maisons, au débouché de la plaine de Yisréel, on d’Esdrelon, la terre à blé. Des bâtisses étroites, des grottes servant d’habitations et d’entrepôts, de belles terrasses en espaliers sur le flanc de la colline, des vignobles, une synagogue, sans oublier le puits, au nord, où sans doute se rendait Marie. Une belle maison du 1er siècle, proche de la synagogue, vient d’être excavée en 2009. Les cahiers de l’Association Jean Carmignac (cahier 44) nous livrent des photos. Sans aucun doute Jésus, enfant, a-t-il fréquenté cette maison.
Ce n’est pas par les évangiles de l’enfance que nous connaissons le métier de Joseph, et de Jésus. Mais seulement par Marc, repris par Matthieu, à l’occasion de la visite de Jésus dans son bourg natal. Marc (6, 3) nous dit qu’il était charpentier (tektôn). Matthieu (13, 55) rectifie en parlant du fils du charpentier, faisant allusion aux récits de l’enfance qu’il a placés en tête. Tektôn, c’est le métier du bois. Technicien. Les Mémoires de Justin martyr, les visions de Maria Valtorta, nous le montrent façonnant des jougs, ou des charrues. L’homme à tout faire du village, en somme, des meubles aussi bien que des charpentes. Le bois ne manquait pas en Palestine, à cette époque. Le mont Thabor, en particulier, très proche de Nazareth, dominant l’horizon, était très boisé.