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12. Jésus parmi les docteurs, à Jérusalem, à l’âge de douze ans.

Luc 2, 41-50.

Chaque année ses parents se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils y montèrent, comme c’était la coutume pour la Fête. Et comme au terme de la Fête ils s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le chercher parmi leurs parents et connaissances. Mais ne l’ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem.

Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. A sa vue, ils furent saisis d’émotion et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ! ton père et moi, nous te cherchions angoissés. » Il leur répondit : « Et pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? » Mais eux ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire.

Episode 12. Commentaire.

Luc, ici, prend seul le relais.

A douze ans, nous dit Daniel-Rops, le petit d’Israël devenait « fils de la Loi ». il devait observer toutes ses prescriptions. C’était l’équivalent de la bar-mitsva, même si aujourd’hui les jeunes juifs ne la fêtent qu’à l’âge de 13 ans révolus.

Jésus eut douze ans en l’an 11 de notre ère. Exactement le 29 septembre 11 (à quelques jours près). La Pâque de ses douze ans accomplis fut donc celle de l’an 12, le 25 mars en calendrier julien. Anne, fils de Seth, était grand-prêtre. Il sera déposé seulement en l’an 15. Jésus, donc, dans le Temple fut peut-être confronté à son futur juge. En tout cas, il eut contact avec cet aréopage qui plus tard le condamnera.

Une chose est sûre : les docteurs de la Loi, les prêtres, ont pris conscience de sa science et de sa sagesse précoces. Ils se sont instruits auprès de lui pendant trois jours. Et cependant ils ne l’ont pas retenu à Jérusalem. Ils n’ont pas offert à ses parents de lui procurer une place dans une école du Temple, ou auprès d’un maître comme Hillel ou Shammaï. N’ont-ils pas par là obéi à un sentiment naissant de jalousie ?

Se doutaient-ils de son identité et de son ascendance davidique ? C’est peu probable. Ils ne semblent pas s’en être enquis.

Les savants de l’époque avaient coutume ainsi d’interroger l’enfance, car ils se voulaient toujours en recherche. Ils ne se prévalaient d’aucune autorité propre. Flavius Josèphe lui-même raconte avoir fait cette expérience dans sa jeunesse. Il aurait extasié par son savoir d’adolescent les docteurs du Temple. Bien qu’il fût un peu vantard, par nature, et même s’il a embelli ses souvenirs, on peut retenir son témoignage comme authentique.

« Ne saviez-vous pas que c’est chez mon Père que je dois être ? » (Lc 2, 49). Dès son enfance, Jésus avait pleinement conscience qu’il était Dieu et le Fils de Dieu. Cependant, ses parents semblent surpris de cette déclaration. C’est que dans le foyer de Nazareth, on ne devait pas exprimer ces choses-là. C’était admis tacitement. Dans la vie courante, au milieu des siens, au contact des voisins, son père, c’était Joseph, et sa mère, Marie. Il est de foi catholique d’admettre que son savoir, même en tant qu’homme, était sans borne et qu’il jouissait pleinement de la vision béatifique. S’il est vrai qu’il était Dieu et homme ensemble, on ne peut toutefois concevoir aucune séparation, aucune cloison, entre la divinité et l’humanité. Il le montera tous les jours au cours de sa vie publique. Il n’apprenait pas réellement le métier de charpentier auquel l’initiait son père d’adoption, puisqu’il savait tout. Simplement, il obéissait. Il reste vrai, cependant, que ses réflexes humains, ses forces physiques, son intelligence même, avaient besoin d’être éduqués, d’être formés, et par conséquent de grandir, comme il nous est dit.

Petitfils remplit des pages pour se demander si l’historien, qu’il est, peut prouver que Jésus était Dieu. Non, dit-il, seulement poser qu’il se prenait bien pour tel. Mais s’il n’était pas Dieu, comment aurait-il pu ressusciter les morts ? Dès qu’on admet le miracle, ou la Résurrection, on admet sa divinité.   

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