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129. Savoir interpréter les signes.

(Matthieu 16, 2b-3. 5, 25-26). Luc 12, 54-59.

Il disait encore aux foules : « Quand vous voyez un nuage se lever au couchant, aussitôt vous dites que la pluie vient, -- et ainsi arrive-t-il. Et quand souffle le vent du midi, vous dites qu’il va faire chaud. Au crépuscule vous dites : il va faire chaud car le ciel est rouge feu, et à l’aurore : mauvais temps aujourd’hui car le ciel est d’un rouge sombre, et c’est ce qui arrive. Hypocrites ! vous comprenez le visage de la terre et du ciel ; et ce temps-ci alors comment ne le comprenez-vous pas ? Le visage du ciel vous l’interprétez bien et pour les signes des temps vous n’en êtes pas capables ! Mais pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ?...

« Ainsi quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche d’en finir avec lui en chemin. Hâte-toi de t’accorder avec ton adversaire tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l’adversaire ne te livre au juge, ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre au garde, à l’exécuteur, et que l’exécuteur ne te jette en prison. En vérité je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé même le dernier sou. »

Episode 129. Commentaire.

Matthieu grec a repris cette péricope de la source Q, par morceaux, en deux endroits différents de son évangile. Il a utilisé le premier morceau (Lc 12, 54-56) dans la section narrative de sa cinquième partie sur sept : L’Eglise prémices du Royaume. Nous étions à Magadan, ou plutôt à Magdala, quand les Pharisiens et les Sadducéens de cet endroit demandaient un signe venant du ciel. C’était notre épisode 85. Matthieu grec rajoute donc au texte de Marc les phrases suivantes : « Au crépuscule vous dites : Il va faire beau temps, car le ciel est rouge feu ; et à l’aurore : Mauvais temps aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Ainsi, le visage du ciel, vous l’interprétez bien, et pour les signes des temps vous n’en êtes pas capables ! » (Mt 16, 2b-3).

Il utilise le deuxième morceau de la péricope (Lc 12, 58-59) dans le Sermon sur la montagne, dans la section trois (sur sept) de ce discours évangélique, que l’on peut intituler : la justice nouvelle supérieure à l’ancienne (Mt 5, 20-48). Il y insère, donc, ces deux versets : « Hâte-toi de t’accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l’adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. En vérité, je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n’aies payé le dernier sou. » (Mt 5, 25-26).   

Les signes des temps messianiques. La proximité de la venue du Royaume. Le beau temps des âmes plus que le beau temps de la météo. La pluie des grâces plus encore que la pluie d’un ciel nuageux. Le bon pape Jean XXIII utilisait volontiers cette métaphore pour appeler l’irruption d’un printemps nouveau dans l’Eglise.

« Mais pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ? » (Lc 12, 57). Il faut avoir de la comprenotte. Il ne faut pas se fier aux apparences. Il faut se donner des temps de réflexion. Il faut savoir prendre du recul par rapport aux opinions communes. Ne pas se laisser emballer trop vite à tout vent de doctrine.

Si tu as des dettes d’amour envers ton prochain, hâte-toi de les acquitter tant que tu es encore de ce monde. Sinon ton prochain, ou son ange, pourrait bien t’assigner devant le tribunal de Dieu. Le Souverain, alors, te livrerait aux anges, bons ou mauvais, chargés d’exécuter la sentence. Et toi tu te retrouverais dans la prison du purgatoire, si c’était de la négligence, ou de l’enfer, si c’était de la haine, les portes solidement verrouillées. Tu n’en réchapperais pas avant d’avoir purgé ta peine, finie, si ta dette était finie, mais infinie si la dette était infinie.

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