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« Pensez-vous que je sois apparu pour établir la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division. « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. « Désormais en effet dans une maison de cinq personnes, on sera divisé, trois contre deux et deux contre trois : on sera divisé père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, belle-mère contre bru et bru contre belle-mère. « Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère. On aura pour ennemis les gens de sa famille. » |
Matthieu grec reprend cette péricope de la source Q dans son discours apostolique (au moment de l’envoi des apôtres en mission). Il en fait la cinquième section (Mt 10, 34-36) sur sept de ce discours.
Curieusement, il ne reproduit pas tout à fait la teneur de la source Q, mais en donne plutôt une périphrase. Là où dans Luc nous lisons ‘la division’, lui parle du ‘glaive’. Jésus, dans la source Q, ne citait qu’approximativement le prophète Michée, ou plutôt il se l’appropriait. Matthieu grec, lui, et il est très souvent coutumier du fait, a pris le soin de reprendre le livre du prophète, et de le citer à peu près textuellement : « Opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa famille. » (Mt 10, 36 et Mi 7, 6).
Dans sa thèse pour prouver la divinité de Jésus, le diacre Philippe a le souci de se référer au maximum aux paroles de l’Ancien Testament. Il le fait aussi bien pour réfuter la synagogue, que pour conforter les néo-chrétiens, souvent d’ailleurs judéo-chrétiens, dans leur foi.
Jésus, en tant que Messie, est le Prince de la paix, selon la prophétie d’Isaïe (9, 5). Mais sa venue suscite le dissentiment du seul fait des opinions qui s’opposent. Le vieillard Syméon l’avait entrevu, quand il tenait l’enfant Jésus dans ses bras : « Il doit être un signe en butte à la contradiction, […] afin que se révèlent les pensées intimes d’un grand nombre. » (Lc 2, 34-35).