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« Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé ! » |
Brève notice qu’on ne trouve que dans Luc. C’est le feu de la Pentecôte, qui ne sera allumé qu’après le départ de Jésus. Il devra embraser l’humanité. « Je dois recevoir un baptême. » (Lc 12, 50). C’est évidemment le baptême de sa Passion. Cette idée de baptême pour évoquer la Passion, nous la retrouverons dans Marc, au moment de la demande des fils de Zébédée. Ce sera notre épisode 180, à Jéricho, juste avant la dernière montée à Jérusalem : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? » (Mc 10, 38). Selon la force première du terme grec ‘baptiser’, Jésus doit être ‘plongé’ dans un abîme de souffrance, dit la Bible de Jérusalem (note ad locum).
La comparaison de Jésus, entre sa Passion et un baptême, appartient donc authentiquement à nos deux sources principales : Marc comme Matthieu araméen. On pourrait dire qu’elle constitue à elle seule un ‘ipsimmum verbum’.
L’angoisse pathétique que Jésus exprime dans ce logion de la source Q est celle même qui se manifestera au jardin des Oliviers. Ou encore, d’après saint Jean, le jour de son entrée glorieuse à Jérusalem : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. » (Jn 12, 27).
Le verbe ‘consommer’, au sens d’achever, accomplir, est exactement celui que Jésus prononcera sur la croix, d’après saint Jean, au moment de rendre son dernier soupir : « Tout est consommé. » (Jn 19, 30).