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« Personne n’allume une lampe pour la mettre en quelque endroit caché, ou sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, afin que ceux qui entrent voient la clarté. « La lampe du corps, c’est l’œil. La lampe de ton corps, c’est ton œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera aussi dans la lumière ; mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera aussi dans les ténèbres. Vois donc si la lumière qui est en toi n’est pas ténèbres ! « Si la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ce sera ! « Si donc on corps tout entier est dans la lumière, sans aucun mélange de ténèbres, il sera dans la lumière tout entier, comme lorsque la lampe t’illumine de ses rayons. » |
Aphorismes spirituels d’une haute portée. On croirait lire les Pères du désert. Pourtant, ce ne sont pas les Pères du désert qui nous parlent, mais bien le Fils de Dieu en personne, qui connaît l’homme parce qu’il l’a fait, et qui connaît le pécheur parce qu’il le scrute.
Encore la parabole de la lampe, titre la Bible de Jérusalem. Eh oui, parce qu’on a déjà rencontré cette parabole dans Luc (8, 16-17), en parallèle avec Marc (4, 21-23). Ce fut notre épisode 58 et c’était pendant le discours parabolique. On la trouve deux fois dans Matthieu grec et les deux fois dans le Sermon sur la montagne. Donc, ces deux fois sont puisées dans la source Q. Nous avons laissé la première (Mt 5, 15) dans le Sermon, car elle n’est pas détachable de son contexte. Nous mettons la seconde (Mt 6, 22-23) en parallèle, ici, avec la source Q, dont elle est tirée.
La Bible de Jérusalem (note à Mt 6, 23) voit dans la parabole de la lampe un raisonnement a fortiori. L’œil humain donnerait la lumière matérielle à tout le corps. Et s’il est malade le corps tout entier tombe dans la ténèbre. A cette lumière matérielle est comparée la lumière spirituelle qui rayonne de l’âme. Si elle-même se trouve obscurcie, l’aveuglement sera bien pire que celui de la cécité physique.
Personnellement, je ne la comprends pas ainsi. Car c’est l’œil humain, le regard humain, qui reflète directement la lumière intérieure de notre âme. Si donc cette lumière devient ténèbre, ce sera une profonde ténèbre. A nous de guérir notre regard, par le sourire, mais surtout par la profondeur de la vie spirituelle. Par l’innocence conservée, ou recouvrée.