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« Eh bien ! moi, je vous le dis : demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui frappe on ouvrira. Quel est d’entre vous le père auquel son fils demande du pain et qui lui remettra une pierre ? Ou s’il lui demande un poisson, à la place du poisson, lui remettra-t-il un serpent ? Ou encore s’il demande un œuf, lui remettra-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel, votre Père qui est dans les cieux, en donnera-t-il de bonnes à ceux qui l’en prient, donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient ! » |
Et Jésus de surenchérir (sur l’apologue de l’ami importun) par les apophtegmes célèbres. On les trouve d’ailleurs dans Luc et dans Matthieu grec, à peu près dans les mêmes termes. Ils sont typiques de la source Q, l’évangile araméen. Matthieu grec les a placés dans le Sermon sur la montagne.
Nous avons rangé peut-être un peu lâchement ces paroles dans la sixième partie (sur sept) du discours évangélique de Matthieu grec, sous la rubrique : Relations avec le prochain (Mt 7, 1-12), en même temps que les conseils suivants : ‘ne pas juger’(Mt 7, 1-5), ‘ne pas profaner les choses saintes’ (Mt 7, 6), et avec la Règle d’or, ‘faire à autrui ce qu’on voudrait qu’autrui fasse pour nous’ (Mt 7, 12). Les relations qu’on entretient avec Dieu (Mt 7, 7-11) décrivent aussi celles qu’on entretient avec le prochain. On pourrait facilement changer l’intitulé de la rubrique en posant : Relations avec le prochain et avec Dieu.
Luc transforme ‘les bonnes choses’ de Matthieu grec (7, 11) en ‘Esprit Saint’. Car l’‘Esprit Saint’ est la bonne chose par excellence. Il est probable, en effet, que c’est Luc, ici, qui a modifié et amélioré le texte qu’il a trouvé dans la source Q, dans l’évangile araméen, texte que Matthieu grec aurait conservé. Luc en effet, dans tout son évangile comme dans les Actes des Apôtres, marque une grande propension à parler de l’Esprit Saint, à mettre en exergue sa présence et son action.
Mais une telle exégèse comporte sa part d’arbitraire : peut-être est-ce le phénomène inverse qui s’est produit, Luc étant original et Matthieu grec second.
Plus, peut-être, que la prière elle-même, la prière routinière et seulement vocale, c’est la confiance en Dieu, une confiance filiale, qui est recommandée ici par le Seigneur. Un père ne remettra pas un scorpion à son fils mais un œuf. De même Dieu vous accordera sans attendre ce que vous demandez avec foi.
Dieu est infiniment riche, et libéral. Il ne demande qu’à donner.