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Il leur dit encore : « Si l’un de vous, ayant un ami, s’en va le trouver au milieu de la nuit, pour lui dire : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, parce qu’un de mes amis m’est arrivé de voyage et je n’ai rien à lui offrir’, et que de l’intérieur l’autre lui réponde : ‘Ne m’ennuie pas ; la porte est fermée maintenant, et mes enfants et moi sommes au lit ; je ne puis me lever pour te les donner’ ; je vous le dis, même s’il ne se lève pas pour les lui donner en qualité d’ami, il se lèvera du moins à cause de son impudence et lui donnera tout ce dont il a besoin. » |
Depuis l’enseignement du Pater dans la source Q (épisode précédent), pour trois épisodes consécutifs, nous sommes entrés dans le registre de la prière. Ici, c’est une parabole pleine d’humour, que d’ailleurs Matthieu grec a omise. Un fait vécu, presque banal, qui se produit fréquemment dans la vie courante. Un trait de psychologie finement observé. Un fabliau très moderne, parce que de tous les temps, de tous les pays.
Le village est endormi. La lune est sur les toits. Même les chiens se sont assoupis. Il est bien minuit passé. C’est alors qu’Henri va tambouriner aux volets de son voisin Adolphe. « Mon ami, prête-moi trois pains. » (Lc 11, 5). On devine la mauvaise humeur de l’ami en question. Nous sommes tous couchés. Les verrous sont mis. Je ne puis me lever. Et cependant il s’exécute, vu le sans-gêne du solliciteur.
La morale est toute trouvée. Point besoin même de l’exprimer. A combien plus forte raison Dieu exaucera celui qui demande avec insistance, à temps et à contretemps ! Il ne faut pas hésiter à forcer la main de Dieu.