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Après leur départ, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte ; et restes-y jusqu’à ce que je t’avertisse. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il demeura jusqu’à la mort d’Hérode. Ainsi devait s’accomplir cet oracle du Seigneur : D’Egypte j’ai appelé mon fils. Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, fut pris d’une violente fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages. Alors s’accomplit l’oracle du prophète Jérémie : Dans Rama s’est fait entendre une voix, qui sanglote et moult se lamente : c’est Rachel pleurant ses enfants ; et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. |
L’épisode est raconté par le seul Matthieu grec.
La réalité historique du massacre des saints Innocents est prouvée par le Josèphe slave, que nous avons cité dans le commentaire de l’épisode précédent. Elle est confirmée par le jeu de mots d’Auguste, rapporté par Macrobe, auteur païen du Ve siècle : « Comme on lui racontait qu’Hérode, roi des Juifs, avait donné l’ordre de tuer en Syrie tous les enfants de moins de deux ans, et qu’il avait aussi tué son fils : il vaut mieux, dit-il, être le porc d’Hérode plutôt que son fils. » (En grec : hus, porc, pour huios, fils). Celse, négateur du christianisme, admettait la fuite en Egypte et le massacre des Innocents comme des vérités historiques.
Vers fin décembre – 2, d’après Gertoux, Hérode, voyant qu’il avait été berné, décidait de faire tuer tous les nouveaux-nés de Bethléem et des environs, tous les enfants âgés de moins de deux ans. Fuite précipitée de la Sainte Famille en Egypte, à l’instigation de l’ange.
Arthur Loth calcule qu’une douzaine de jours, à dos d’âne, suffisait pour se rendre en Egypte, qui était le lieu de refuge le plus naturel, et le plus accessible, des persécutés. Sans doute ont-ils emprunté la route la plus sûre, passant par Gaza et le littoral. De nombreuses familles juives, installées en Egypte, pouvaient les recevoir. Ils y trouvaient les facilités du culte, et même du travail.