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Et il leur disait : « Est-ce que la lampe paraît pour qu’on la mette sous le boisseau ou sous le lit ? Personne n’allume une lampe pour la recouvrir d’un vase ou la mettre sous un lit. N’est-ce pas pour qu’on la mette sur le lampadaire ? On la met au contraire sur un lampadaire afin que ceux qui entrent voient la lumière. Car il n’y a rien de caché qui ne devienne manifeste, qui ne doive être manifesté ; ni rien n’est demeuré secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Si quelqu’un a des oreilles q’il entende ! » |
Dans le discours parabolique, Matthieu grec abandonne momentanément la séquence de Marc, puisqu’il omet les trois paraboles faisant suite à la parabole du semeur : celle de la lampe, celle de la mesure et celle du blé qui pousse tout seul.
Mais Luc a déjà pris le relais, car il a dans l’ordre les trois premières paraboles de Marc : celle du semeur, celle de la lampe et celle de la mesure.
On touche ici du doigt, une fois de plus, combien Marc occupe une position centrale, comment il sert de guide aux deux autres synoptiques pour la conduite de leur récit.
Jésus a repris sa place dans la barque, après une pause. Pierre se souvient des trois paraboles énumérées ci-dessus. Elles seront rapportées par Marc. Est-ce que la lampe paraît pour qu’on la dissimule sous le lit (ce qui prouve que les lits d’autrefois pouvaient être suspendus, comme les nôtres), ou sous le boisseau ? Le boisseau, c’était la mesure du blé, qui n’était pas seulement une céréale, mais qui servait aussi de monnaie d’échange, ou de salaire. (Dans l’argot d’aujourd’hui, on emploie encore le mot dans ce sens). Le boisseau était un meuble indispensable dans la maison. Retourné, il pouvait servir de siège pour un enfant, ou pour un invité impromptu. Non, on met la lampe sur le plafonnier afin qu’elle éclaire toute la pièce, et même la rue d’à côté, si les volets sont ouverts. Le Royaume de Dieu est destiné, par sa présence, à illuminer le monde entier.
A travers la réalité de ce Royaume, toutes les pensées des cœurs seront manifestées, chez les fidèles, comme chez les infidèles. C’est pourquoi le Christ ajoute : « Car il n’y a rien de caché qui ne doive être manifesté et rien n’est demeuré secret que pour venir au grand jour. » (Mc 4, 22).
Et Jésus, d’après Marc, de reprendre son slogan habituel : « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » (Mc 4, 23).