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En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut
pays, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth.
Or, dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit
dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit. Alors elle poussa un
grand cri et dit : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit
de ton sein ! Et comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur
vienne à moi ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes
oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse
celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du
Seigneur ! » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille
de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le
craignent. Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe, il a renversé les potentats de leur trône et élevé les
humbles. Il a rassasié de bien les affamés et renvoyé les riches les
mains vides. Il a porté secours à Israël son serviteur, se souvenant de sa
miséricorde, ainsi qu’il l’avait promis à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à
jamais ! » Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle
s’en retourna chez elle. |
Selon le calendrier de Gérard Gertoux, au moment de l’Annonciation nous sommes en fin décembre – 3. La visitation de Marie, à Elisabeth, sa cousine, eut donc lieu dès janvier de l’année – 2, année qui sera celle de la naissance du Christ. Nous sommes en plein hiver. Mais les chemins, en Palestine, ne sont pas enneigés.
Luc nous dit que Marie se rendit en toute hâte dans les montagnes de Judée. La tradition place à Aïn Karim, 7 km 500, seulement, à l’ouest de Jérusalem, donc en direction de la mer, la résidence de Zacharie et d’Elisabeth. Mais Mgr Clemens Kopp, dans ses Itinéraires évangéliques, nous apprend que cette tradition est très incertaine, tardive. « Il nous est impossible de savoir – conclut-il - en quel lieu Marie exulta dans son Magnificat, et où Zacharie fit retentir les accents du Benedictus. Ce lieu était situé quelque part dans les montagnes de Judée, donc dans les environs d’Aïn Karim ; par conséquent la bourgade avec ses deux églises mérite d’incarner ce chapitre de l’Histoire Sainte. » (Page 204).
Les cantiques de Marie et de Zacharie nous ont été transmis par Marie, qui devait les chanter très souvent dans son cœur. Ils sont tissés de réminiscences bibliques. Emplis donc d’aramaïsmes, et composés, selon le père Carmignac, d’après les règles de la poésie hébraïque, et non pas grecque. Ils sont trop personnels pour avoir été empruntés au fond de la poésie populaire comme le suggère – encore elle ! – la Bible de Jérusalem. Jean l’apôtre, ou Luc lui-même, les ont traduits en grec. Ou Marie elle-même, si plus tard elle a appris le grec.
Marie demeura auprès de sa cousine environ trois mois. On suppose qu’elle resta jusqu’à la naissance et la circoncision de l’enfant, huit jours plus tard. On arrivait à la fête de Pâque, qui cette année se célébrait le 18 avril.