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243. Apparition en Galilée aux Onze. (Apparition à tous les apôtres : 1 Co 15, 7).

Matthieu 28, 16-20.

Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous. Et quand ils le virent, ils se prosternèrent ; d’aucuns cependant doutèrent. Venant à eux, Jésus leur dit ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Episode 243. Commentaire.

L’apparition à tous les apôtres a été mentionnée dès l’épisode précédent, quand Paul disait dans la première aux Corinthiens : « Il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. » (1 Co 15, 7). On n’en peut pas douter, c’est cette même apparition que relate Matthieu grec, le diacre Philippe, dans la finale de son évangile, puisque c’est la seule apparition au groupe des apôtres qu’il mentionne, et il la place en Galilée « à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous. » (Mt 28, 16).

Quelle était cette montagne ? Comme la scène se passe en Galilée, et que le Thabor est la seule montagne caractéristique de cette région, à part les monts du nord de la Galilée où Jésus ne s’est guère rendu, on imagine que c’est le Thabor, lequel surplombe du haut de ses 588 mètres la plaine ou les vallées environnantes,.

Il fallait bien qu’on le désignât comme l’un des lieux privilégiés de l’aventure christique, à défaut d’avoir été le témoin de la Transfiguration, même si ce n’est ici qu’à titre d’hypothèse. Optons donc pour le Thabor. Il en est digne à tous égards. Il domine Nazareth, Cana, Naïm, et même, à 20 km de distance, le lac de Tibériade. Il fut donc le spectateur d’une bonne partie de la vie publique de Jésus. Et sur ces pentes, pendant sa vie cachée, peut-être Jésus y est-il venu avec son père putatif, Joseph, pour y récupérer du bois de charpente. Sans aucun doute, à moins de huit kilomètres à vol d’oiseau de Nazareth, a-t-il dominé l’horizon de son jeunesse et de son âge mûr.

Les onze disciples, y compris Thomas donc, se prosternent devant lui pour l’adorer : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » avait dit Thomas quelques jours plus tôt d’après saint Jean (20, 28). Cependant, quelques-uns ont encore des doutes ! Ils sont tenaces dans leur scepticisme, mais, cette fois, ce n’est certainement pas Thomas (qui a fait sa profession de foi), ni Pierre qui a eu une apparition particulière, ni même Jacques le ‘frère du Seigneur’ qui vient de bénéficier d’une apparition privée, ni même l’un des sept, dont cinq sont connus, qui étaient l’autre jour à la pêche sur le lac, avec Pierre et Jean. Alors ? Cherchons l’erreur ! Il ne reste plus qu’André, Philippe, Matthieu, Simon et Jude. Les deux autres frères de Jésus ? Ça ne m’étonnerait pas ! Déjà, juste avant la fête des Tentes : « Même ses frères en effet ne croyaient pas en lui. » (Jn 7, 5). Ou pas vraiment.

Mais Jésus balaie ces doutes d’un revers de main. Il n’en tient même pas compte. Il envoie en mission ses disciples choisis en employant les formules les plus solennelles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. » (Mt 28, 18). Autrement dit, je suis le Fils de l’homme eschatologique, annoncé par Daniel, par Hénoch, par Esdras. Je suis le Fils de Dieu. Je suis Dieu.

« Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 20, 19). Pour la première, et unique fois, dans tout le Nouveau Testament, la formule trinitaire est ici prononcée dans sa limpidité. Il y a trois Personnes en Dieu, et Je Suis, moi qui vous parle, l’une de ces Trois. Ou, pour dire les choses autrement, Dieu est-il à la fois, et sans confusion, Père, Fils et Esprit : autrement dit Famille, et Amour circumincessé.

Chaque membre de l’humanité, sans distinction, est invité à entrer dans cette Famille, en se faisant baptiser en son nom : Père, Fils et Esprit.

Mais le baptême ne suffirait pas à lui seul, tout au long des jours : il pourrait même devenir un motif supplémentaire de condamnation si on le trahissait. Il faut encore y joindre la fidélité à la Loi évangélique, promulguée sur une autre montagne : « Et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28, 20). Pourtant la fidélité de Dieu et de son Christ, quoi qu’il arrive, elle, ne faillira pas. Jésus, comme Matthieu grec, terminent là-dessus : « Et moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde. » (Id.).

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