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A partir de la sixième heure, c’était environ la sixième heure, quand l’obscurité se fit sur toute la terre, sur la terre entière, jusqu’à la neuvième heure, le soleil s’éclipsant. |
Ce sont les fameuses ténèbres du Vendredi Saint, dont l’histoire, même profane, a gardé la mémoire. « Le soleil s’éclipsant » écrit Luc (23, 45a : référence prise dans l’original grec). Il ne peut s’agir d’une éclipse astronomique, car le soleil ne s’éclipse qu’à la néoménie, au moment de la conjonction des astres. Or nous sommes à la pleine lune. D’autre part, une éclipse normale de soleil ne dure que quelques minutes, et non pas trois heures. Ce jour même, d’ailleurs, une éclipse partielle de lune, et non de soleil, visible à Jérusalem, interviendra dans l’après-midi.
Comme on peut le vérifier sur le site :
http://www.imcce.fr/fr/grandpublic/phenomenes/phases_lune/index.php
La pleine lune eut lieu le 3 avril 33 à 14 h 33, soit à Jérusalem à 16 h 53, maximum de l’éclipse. Généralement, lors d’une éclipse partielle de lune, celle-ci apparaît rouge-sang. Est-ce à ce phénomène, ainsi qu’aux ténèbres du Vendredi Saint, que fera allusion saint Pierre, le jour de la Pentecôte, quand il dira, citant le prophète Joël : « Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le Jour du Seigneur, ce grand Jour. » (Ac 2, 20) ? Certains exégètes (dont Gérard Gertoux) le pensent.
Selon les trois synoptiques, les ténèbres du Vendredi Saint durèrent trois heures, de midi, environ, à trois heures de l’après-midi. Des historiens profanes ont rapporté l’événement, et les Pères de l’Eglise ne doutaient pas de sa réalité historique. Les opposants au christianisme, comme Celse, ne l’ont pas niée.
Thallus, historien samaritain du 1er siècle, déclarait dans le 3e livre de ses Histoires, selon Jules l’Africain : « Dans le monde entier, une obscurité effrayante, par l’obscurcissement d’une éclipse de soleil, se répandit et, par l’effet d’un tremblement de terre, des rochers se fendirent et de nombreux bouleversements se produisirent en Judée et dans le reste de la terre. »
De même Phlégon de Tralles, qui nous donne une date précise : « En la quatrième année de la 202e olympiade, il y eut une éclipse de soleil, la plus grande qu’on ait jamais vue, et la nuit se fit à la sixième heure du jour, au point que les étoiles furent visibles dans le ciel. Et un grand tremblement de terre, ressenti en Bithynie, causa de nombreux bouleversements à Nicée. » Rapporté par Eusèbe de Césarée dans ses Chroniques.
La 4e année de la 202e olympiade courait de juillet 32 à juin 33. Ce qui corrobore la Pâque de l’année 33 pour la date de la mort du Sauveur.