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Alors les soldats du gouverneur emmenèrent avec eux Jésus à l’intérieur du palais, qui est le prétoire, et ils ameutèrent sur lui toute la cohorte, ils appellent toute la cohorte. L’ayant dévêtu, ils le revêtent de pourpre ; ils lui mirent une chlamyde écarlate, puis, ayant tressé une couronne avec des épines, ils la lui mettent. Ils la placèrent sur sa tête avec un roseau dans sa main droite. Et, ployant le genou devant lui, ils se mirent à le saluer, ils se moquèrent de lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête ; et ils lui crachaient dessus, et ils ployaient le genou devant lui pour lui rendre hommage. Puis, quand ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau de pourpre, la chlamyde, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier. |
Matthieu grec et Marc sont seuls à rapporter les sévices subis par Jésus chez Pilate, après la condamnation à mort, et avant la crucifixion. Ils le font à peu près dans les mêmes termes, seulement peut-être un peu plus aggravés, un peu plus violents, qu’utilisait saint Jean pour les sévices subis avant la condamnation, dans la soirée et dans la nuit du mercredi au jeudi. (Notre épisode 220).
Il est probable que les sévices se sont reproduits, presque à l’identique, dans la soirée et dans la nuit du jeudi au vendredi. Il s’agissait cette fois non plus d’un présumé coupable, susceptible de passer encore en jugement, mais bien d’un condamné à mort, qui allait être traîné dès le lendemain matin sur l’échafaud. Cette fois, pas question de retenue, ou de modération, de la part de Pilate. Si le condamné meurt avant terme, cela n’a plus guère d’importance. Et la mascarade recommence. « Toute la cohorte » nous disent Matthieu (27, 27) et Marc (15, 16). Jésus est abandonné au pouvoir de la soldatesque, pour qu’elle s’en amuse et qu’elle le maltraite. Il n’a plus qu’à subir son sort sans broncher. On sait qu’en général les gardiens de prison ne sont guère tendres à l’égard des condamnés à mort.
Quand on a bien fait la fête, on jette le condamné dans son cachot comme un paquet, en attendant de venir le réveiller demain à une heure matinale. Mais les meurtrissures de la flagellation, et l’angoisse, sont encore bien trop vives pour qu’il dorme vraiment. Sans doute est-il en compagnie d’autres condamnés à mort qui ne se privent pas, eux aussi, de l’insulter.