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185. Le figuier stérile. Le lendemain de l’entrée.

Marc 11, 12-14.

Le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque fruit, mais s’en étant approché, il ne trouva rien que des feuilles : car ce n’était pas la saison des figues. S’adressant au figuier, il lui dit : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » Et les disciples l’entendirent.

Episode 185. Commentaire.

Marc est seul à raconter cette anecdote. Matthieu grec l’a regroupée avec celle du figuier desséché (notre épisode 187). Luc l’omet tout à fait. La Théorie des deux sources rend complètement compte du traitement différent de cet incident par les trois synoptiques : Matthieu grec et Luc ont modifié, chacun à sa manière, la séquence de Marc.

Le lendemain donc de son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus quitte Béthanie où il a passé la nuit avec ses disciples. Ayant sans doute trop hâtivement déjeuné, il se hasarde à chercher des fruits sur un figuier qu’il aperçoit de loin. Mais il n’y trouve rien que des feuilles. A Jérusalem, la saison est sans doute beaucoup moins avancée que dans la vallée du Jourdain, qu’il vient de quitter. Nous sommes à quelque 700 mètres d’altitude (même si le terrain est très dénivelé), alors qu’à Jéricho nous étions à – 250. C’était comme si, en une seule journée, on avait reculé dans le temps. L’atmosphère devait même être frisquette, surtout le matin, et les vêtements qu’on portait n’étaient pas les mêmes que dans le val du Jourdain.

Donc, Jésus ne trouve pas de figue sur ce figuier. Rien que des feuilles « car ce n’était pas la saison des figues » précise Marc (11, 13).

Il semble que ce soit un acte manqué de la part du Sauveur, comme un acte irréfléchi. Jésus a voulu nous enseigner par là qu’il ne faut pas se scandaliser, ou s’humilier outre mesure, des actions instinctives que nous dicte parfois notre nature humaine, issue de la terre. Les animaux quant à eux, bien que d’essence inférieure, ont beaucoup moins d’actes manqués que nous. Ou s’ils en ont, ils ne s’en affligent pas.

Nullement décontenancé, Jésus, en présence de ses disciples, se contente de donner l’ordre à cet arbre de ne plus jamais produire de fruits. Car c’est sa nature divine qui a repris le pas sur sa nature humaine. Et c’est son intelligence, qui a repris ses droits sur l’animalité.

C’est bien ainsi que Marc et Matthieu grec interpréteront cet épisode bizarre, dans le commentaire qu’ils en donneront, ou que plutôt ils mettront dans la bouche de Jésus, le lendemain de ce jour à la même heure (notre futur épisode 187).

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