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« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. » |
Le proverbe présent confirme, et généralise, la morale qu’on pouvait tirer de la parabole précédente. Il faut faire un bon usage de l’argent. L’argent est ‘malhonnête’ en soi.
Mais il la porte à un degré suprême. L’argent n’est pas seulement un ‘vol’, par rapport à autrui, si on le garde pour soi. Il devient facilement une idole. Il s’oppose à Dieu. Il devient un maître, alors que notre seul maître c’est Dieu. Il devient une religion, contraire à la religion véritable. On ne peut professer à la fois deux religions, celle de Mammon et celle de Yahvé. Il faut impérativement choisir.
Matthieu grec a transplanté cette maxime dans le Sermon sur la montagne (cf. Mt 6, 24). Il l’a transportée exactement, en supprimant seulement un seul mot. « Nul serviteur… » dit mot à mot Luc (16, 13). « Nul… » rectifie Matthieu grec (Mt 6, 24).
Il l’a transplantée dans la cinquième section (sur sept) de ce discours évangélique, section que l’on peut intituler : Détachement des richesses, avec Le vrai trésor, L’œil lampe du corps, S’abandonner à la Providence. Cf. Mt 6, 19-34.
Aussi bien dans Luc (et ceci dès l’épisode précédent) que dans Matthieu grec, on lit le vrai mot que les versions édulcore : Mammon (que le grec écrit avec un seul m). Mammon, c’est nettement une divinité infernale. Un concurrent direct de Dieu. Quand il est thésaurisé, l’argent devient un dieu. Il règne sur les individus, comme sur les sociétés.